Abdoulaye Wade félicite l’opposition pour sa victoire

Le président sénégalais a annoncé jeudi dans un communiqué qu’il reconnaissait la victoire de l’opposition lors des élections locales de dimanche. Il a aussi indiqué qu’il écouterait le message que le peuple a cherché à lui faire passer. Dans la pratique, il est déjà revenu sur un projet d’urbanisme très contesté.

Publié le 27 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Le camp d’Abdoulaye Wade s’attendait à tout rafler lors des élections locales sénégalaises de dimanche. La déception est à la hauteur des espérances : grande. La coalition d’opposition Benno Siggil Senegaal s’est largement imposée dans plusieurs grandes villes, laissant dans l’ombre la plateforme Sopi, à laquelle appartient le Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir). 

« Restituer au citoyen ses prérogatives constitutionnelles » 

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Après un long silence, Abdoulaye Wade est sorti de sa réserve jeudi, dans un communiqué publié à l’issue du Conseil des ministres. « Le président de la République, peut-on lire, tient à féliciter (…) particulièrement les partis et coalitions de partis issus de l’opposition à qui les électeurs ont fait confiance en leur confiant l’administration de nombreuses collectivités locales parmi lesquelles d’importantes villes ». 

« Un fichier électoral numérique fiable réalisé par l’un des plus grands opérateurs en la matière, une bonne préparation et une bonne organisation du scrutin ont permis la libre expression du suffrage des citoyens, prouvant encore une fois que le modèle démocratique sénégalais est un modèle majeur apte à restituer au citoyen ses prérogatives constitutionnelles », poursuit le texte.

« Identifier les messages du peuple » 

Le chef de l’Etat assure que « le gouvernement respectera scrupuleusement leur droit à la libre administration tel que prescrit par la Constitution et les lois de la République ». Et le communiqué de conclure qu’une fois les résultats définitifs proclamés, au plus tard vendredi à minuit, le chef de l’Etat s’engagera « à identifier les messages que le peuple lui a transmis et à leur apporter les réponses appropriées ». 

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Finalement, Abdoulaye Wade n’a pas attendu jusque-là pour agir. Selon l’Agence de presse sénégalaise (APS), qui cite une source officielle, le président a demandé au gouvernement de « renoncer au projet d’immeubles initialement prévus » sur le site du stade Assane Diouf et de « procéder à sa reconstruction pour lui restituer sa fonction de lieu de sport pour la jeunesse ». 

Le stade Assane Diouf renaît de ses cendres

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Le stade, raconte l’APS, avait été détruit dans la nuit du 24 au 25 février 2008. « Une future cité des affaires entre des privés chinois et sénégalais était prévue à la place de l’infrastructure sportive constamment sous surveillance policière depuis plusieurs semaines », précise l’agence de presse.

La décision de raser le stade avait provoqué la colère de la population. Les habitants de Rebeuss, un quartier de Dakar, s’étaient même constitués en collectif pour demander la sauvegarde et la réhabilitation de l’infrastructure. A tel point que la reconstruction du stade était devenue un thème de campagne central pour des candidats de l’opposition qui se présentaient dans la capitale. 

En revenant sur sa décision, Abdoulaye Wade reconnaît le désaveu de sa politique et l’enjeu national des élections locales. Mais il est peut-être trop tard : si certains l’appellent à choisir un premier ministre de l’opposition ou de consensus, d’autres l’enjoignent à démissionner. (avec agences)

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