L’Union Africaine maintient les sanctions contre la junte malgré Kadhafi

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine (UA) a annoncé mardi qu’il maintenait ses sanctions contre les putschistes qui ont renversé Sidi Ould Cheikh Abdallahi le 6 août dernier. Cette décision contraste avec la position du président de l’UA et médiateur de la crise, Mouammar Kadhafi, dont les propos marquent une reconnaissance de la junte au pouvoir.

Publié le 25 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine campe sur ses positions. « Nous avons réitéré notre décision sur la prise de sanction à l’égard des renversements anti-constitutionnels de régime, et à l’égard de Mauritanie" w:st="on">la Mauritanie nous avons réaffirmé que nous allons prendre des sanctions à l’égard des gens au pouvoir, civils et militaires, impliqués dans ce renversement de régime », a déclaré mardi l’ambassadeur du Bénin Edouard Aho-Glélé, après une réunion de l’organe sécuritaire à Addis-Abeba (Ethiopie).

Le 5 février, l’UA avait déjà annoncé des représailles contre les putschistes qui ont renversé Sidi Ould Cheikh Abdallahi le 6 août dernier. Mais, cette fois, le Conseil de paix et de sécurité va plus loin. « La liste nominative des gens visés par les sanctions sera établie dans un délai d’un mois », a confié Edouard Aho-Glélé, président du Conseil. Ils encourent une interdiction de voyager et le gel de leurs avoirs.

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« Le président Kadhafi est un autre organe »

La décision du Conseil de paix et de sécurité tranche avec les positions du président de l’UA, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Egalement médiateur de la crise, le Guide avait indiqué début mars en Mauritanie que le chef de l’Etat déposé devait « accepter le fait accompli » de son éviction du pouvoir. Il avait auparavant jugé « clos » le dossier des sanctions de l’UA après que la junte emmenée par le général Mohamed Ould Abdelaziz a fixé une élection présidentielle au 6 juin prochain.

Ces propos avaient provoqué la colère des anti-putschistes. Le président déchu et ses partisans avaient même fait savoir qu’ils ne voulaient plus de la médiation de Mouammar Kadhafi, qualifiant ses déclarations de « méprisantes pour la Mauritanie ».

Interrogé par l’AFP sur le fossé entre les sanctions du Conseil de paix et de sécurité et le discours du Guide libyen, Edouard Aho-Glélé a expliqué que « le CPS est un organe qui prend ses décisions en toute connaissance de cause et les fait appliquer ». Et de conclure : « Maintenant au niveau de l’UA, le président Kadhafi est un autre organe, et il a pris ses propres dispositions. Toujours est-il que nous ne sommes pas au courant de la décision ou d’une position de M. Kadhafi à ce propos ». (avec AFP)

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