L’Afrique selon Kouchner
A quelques jours du voyage de Nicolas Sarkozy en Afrique, Bernard Kouchner analyse dans Jeune Afrique l’actualité du continent et expose la politique africaine de la France. De Tunis à Kinshasa, d’Alger à Libreville, du Sahara à Antananarivo, du génocide rwandais à la Françafrique, de l’élection ivoirienne à l’affaire El-Béchir, le ministre français des Affaires étrangères donne sa vérité.
Bernard Kouchner précise la position française face au nouveau pouvoir malgache (« La suspension du Parlement ne va pas dans le bon sens. Nous serons très attentifs aux modalités d’une transition dont la durée doit être aussi brève que possible») mais aussi à propos de la crise politique et institutionnelle en Mauritanie (« Le général Ould Abdelaziz doit démissionner au moins quarante cinq jours avant l’élection présidentielle s’il souhaite s’y présenter») tout en regrettant que « l’irrespect du pouvoir constitutionnel gagne du terrain » sur le continent. Quant à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, Kouchner avoue être un peu découragé : « Personne ne paraît pressé d’aller devant les urnes. Je ne suis pas optimiste » déclare-t-il.
Le ministre des Affaires étrangères s’explique, en outre, sur le plan Sarkozy pour la paix dans la région des Grands Lacs (« La concertation entre les quatre pays des Grands Lacs afin de s’entendre pour un éventuel partage des richesses n’est ni une idée fausse ni une idée neuve. Mais elle ne s’impose pas de l’extérieur»), annonce les changements dans les nouveaux accords de défense en Afrique («Nous participerons toujours aux opérations d’évacuation de nos ressortissants, mais nous ne nous mêlerons plus de soutenir les régimes en place ») et souligne l’importance des intérêts économiques dans les relations franco-africaines (« On ne peut à la fois, vouloir affronter la crise, déplorer le chômage et ne pas défendre nos entreprises à l’exportation »)
Kouchner révèle, par ailleurs, les dessous de l’affaire Rose Kabuye, la directrice du protocole du président rwandais Paul Kagamé (« La proposition faite au président Kagamé était la suivante : si vous voulez accéder au dossier de l’instruction, la seule solution est que l’un des mis en examen se livre »), commente la décision de la Cour Pénale Internationale de ne pas retenir contre Omar el-Béchir le qualificatif de génocide (« Y avait-il volonté planifiée d’anéantissement d’une population ? Je ne le pense pas ») et interpelle le régime tunisien (« Il y a des atteintes aux droits de l’homme, des journalistes tracassés, parfois emprisonnés, et une politique générale de fermeté. Je ne peux pas être d ‘accord avec ce qui contrevient à la liberté d’expression et d’association. Et je serai très heureux si les élections se déroulaient dans un climat de transparence et de compétition. »)
Enfin, le french doctor s’exprime sur le cas Rama Yade («Je ne prétends pas la gérer »), ses relations avec Omar Bongo Ondimba (« J’ai de l’amitié pour cet homme-là. Et j’ai de la peine quand il en a»), et conclut par cette confidence au sujet de sa compagne, Christine Ockrent : « Si par hasard, le moindre conflit d’intérêts entre nous pouvait apparaître, je démissionnerais.»
Retrouvez l’intégralité de l’interview de Bernard Kouchner dans le Jeune Afrique N°2515, en kiosque dès lundi.
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