Barack Obama veut un « nouveau départ » avec l’Iran
Le président américain a tendu la main à l’Iran dans un discours vidéo diffusé jeudi soir à l’occasion du nouvel an perse. Barack Obama a expliqué qu’il souhaitait voir Téhéran réintégrer la communauté internationale, mais qu’elle devait s’en donner les moyens. L’Iran a accueilli favorablement ces propos mais attend des actes concrets.
Publié le 20 mars 2009 Lecture : 2 minutes.
Après trente années de froid, les Etats-Unis et l’Iran reprennent la voie du dialogue. Le président américain a diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi un message vidéo destiné « au peuple et aux dirigeants de la République islamique d’Iran ». L’enregistrement, sous-titré en farsi, a été posté sur les sites Internet de la Maison Blanche et de Youtube. Une copie avait par ailleurs été transmise à plusieurs chaînes du Moyen-Orient.
« Nous cherchons la promesse d’un nouveau départ », a déclaré Barack Obama à l’occasion du nouvel an perse. « En cette saison de nouveaux commencements, a-t-il poursuivi, je voudrais parler clairement aux dirigeants de l’Iran : nous avons de graves différends qui ont grandi avec le temps. Mon administration s’est maintenant engagée dans une diplomatie qui entend traiter l’ensemble des questions qui sont devant nous, et dans la recherche de liens constructifs entre les Etats-Unis, l’Iran et la communauté internationale. »
Pour un retour sur la communauté internationale
Le chef de l’Etat, qui évoque d’éventuels partenariats commerciaux, a précisé que l’Iran avait « sa place (…) dans la communauté des nations ». Il a ajouté : « Vous avez ce droit, mais il s’accompagne de grandes responsabilités et cette place ne saura être prise par le terrorisme ou les armes, plutôt par des actions pacifiques qui démontrent la grandeur réelle du peuple et de la civilisation iraniens ».
Barack Obama, à la recherche d’une relation « honnête et fondée sur le respect mutuel », fait allusion au projet présumé de l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Le président américain, qui appelle l’Iran à cesser tout langage « belliqueux » contre Israël, fait aussi référence au soutien que le pays est accusé d’apporter à des organisations que les Etats-Unis jugent terroristes.
Accueil favorable de Téhéran
Le réchauffement des relations diplomatiques entre l’Iran et les Etats-Unis devrait se concrétiser dans les jours à venir. Notamment lors de la conférence internationale sur l’Afghanistan, qui se tiendra le 31 mars à La Haye (Pays-Bas) : en annonçant la nouvelle de cette réunion, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a en effet indiqué que Téhéran avait été invité.
Le conseiller de presse du président iranien Mahmoud Ahmadinejad a confié vendredi à l’AFP que son pays accueillait favorablement l’allocution de Barack Obama, mais attendait des actes concrets. Le haut-représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune est lui aussi satisfait. Javier Solana juge « très constructif » le discours de Barack Obama, et « espère que ce message ouvrira un nouveau chapitre des relations avec Téhéran ».
