Affaire Kieffer : Simone Gbagbo ne parlera à la France qu’en Côte d’Ivoire

Simone Gbagbo accepte d’être entendue par la justice française au sujet de la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, en 2004, à Abidjan. La première dame ivoirienne a cependant posé ses conditions : elle ne s’exprimera que dans son pays.

Publié le 18 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Simone Gbagbo bientôt interrogée par la justice française sur le dossier Guy-André Kieffer ? La première dame ivoirienne et le ministre du Plan et du Développement Paul-Antoine Bohoun Bouabré ont écrit courant février au juge Ramaël, en charge de l’instruction sur la disparition du journaliste franco-canadien, le 16 avril 2004, à Abidjan.

« S’il veut m’interroger, et comme je n’ai rien à me reprocher, je n’y trouve aucun inconvénient. Mais, il faut que cela se passe dans les normes. Et ces normes exigent que s’il veut m’interroger, qu’il fasse le déplacement sur Abidjan. S’il ne peut pas se déplacer à Abidjan, qu’il mette sur pied une commission rogatoire afin que des juges à Abidjan m’interrogent », a déclaré en février la vice-présidente du Front populaire ivoirien (FPI, au pouvoir), selon les propos rapportés par le quotidien privé Le Patriote.

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Accusée d’avoir commandité

Un message qu’a récemment réitéré son avocat. « Ma cliente n’a jamais refusé d’être entendue, elle a simplement décrié la manière dont on a tenté de la convoquer, a déclaré Me Rodrigue Dadjé. Elle exige uniquement que l’audition ait lieu à Abidjan, dans le cadre d’une commission rogatoire internationale. En aucun cas, ce n’est aux médias français d’informer un justiciable de sa convocation. C’est au juge de le faire. » Me Rodrigue Dadjé fait sans doute allusion au fait que sa cliente n’aurait jamais reçu de lettre de convocation du juge, et qu’elle aurait appris il voulait l’auditionner par voie médiatique.

Le juge Ramaël souhaite interroger l’épouse du président Laurent Gbagbo sur ses liens présumés avec Jean-Tony Oulaï. Une idée qui lui est venue après le témoignage de Berté Seydou. Cet Ivoirien, aujourd’hui réfugié à France, affirme que en effet que c’est Simone Gbagbo qui a demandé à Jean-Tony Oulaï d’organiser l’enlèvement et l’assassinat du journaliste, qui enquêtait sur les malversations dans la filière cacao – malversations dans lesquelles seraient impliqués de hauts responsables de l’Etat.

Bernard Kieffer émet « des réserves »

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Quant au ministre Paul-Antoine Bohoun Bouabré, le magistrat français veut l’entendre concernant les relations qu’il aurait eues avec Michel Legré, dernière personne à avoir vu en vie Guy-André Kieffer. Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, serait passé au bureau du ministre peu après l’enlèvement et aurait reçu une forte somme d’argent.

Le Patriote a interrogé Bernard Kieffer fin février sur la coopération avec la justice française annoncée par Simone Gbagbo et Paul-Antoine Bohoun Bouabré. Le frère du disparu se dit « satisfait » mais émet « des réserves ». « J’aimerais aussi que le juge Ramaël, quand il sera en Côte d’Ivoire, puisse échanger avec tous les témoins qu’il n’avait pas encore pu entendre, a-t-il indiqué. Je cite en exemple MM. Gouaméné et Séri, qui ont été cités dans cette affaire. Je pense également à d’autres membres du commando qui ont enlevé mon frère. »

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