Les quatre employés de l’ONU libérés

Les employés des Nations Unies kidnappés lundi matin dans le Sud de la Somalie ont recouvré la liberté en fin de journée, le même jour de leur enlèvement. Les otages, trois expatriés et un Somalien, ont été libérés grâce à l’intervention de responsables locaux.

Publié le 17 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Quatre employés de l’ONU -trois expatriés et un Somalien-, enlevés lundi matin par des hommes armés en Somalie, ont pu être libérés en fin de journée, a indiqué un responsable des Nations unies sous couvert de l’anonymat.

Les quatre employés de l’ONU ont été enlevés tôt lundi matin "par des hommes armés non identifiés à Wajid", à 250 km au nord-ouest de Mogadiscio, avaient déclaré les Nations unies dans un communiqué, sans préciser les nationalités des otages. "Ils se rendaient à l’aérodrome quand leur convoi a été bloqué par des hommes armés. Aucun acte de violence ou tir n’a été signalé", selon ce texte.

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Lundi matin, un employé local de l’ONU avait affirmé à l’AFP sous couvert de l’anonymat que les quatre otages travaillaient pour le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Succès des responsables locaux

En toute fin de journée, un responsable onusien a fait état de leur libération. "Les efforts pour leur libération ont été menés par des chefs coutumiers et des responsables du mouvement des shebab (miliciens islamistes somaliens)", a-t-il expliqué. "Ces efforts ont finalement payé et les otages sont libres".

Un chef coutumier de Wajid, Mohamed Moalim Hassan, avait déjà confirmé être impliqué dans le dossier. "Il y a des efforts en cours pour obtenir leur libération", avait-il déclaré à l’AFP, ajoutant que les forces de sécurité "suivaient la trace des ravisseurs". "On pense que les ravisseurs sont des miliciens locaux mécontents de récents recrutements par les organisations d’aide", avait-il précisé.

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Les organisations humanitaires travaillant en Somalie sont contraintes d’avoir des gardes armés du fait de l’insécurité généralisée dans un pays en guerre civile depuis 1991. Les emplois de garde pour les organisations étrangères sont particulièrement recherchés par les miliciens présents dans toutes les localités du pays et leur recrutement donne lieu à des tractations serrées avec les autorités locales désireuses de placer leurs "protégés".

Des otages toujours retenus

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Des étrangers sont régulièrement enlevés en Somalie et libérés contre paiement de rançons. Journalistes et employés d’organisations humanitaires sont particulièrement visés par les preneurs d’otages, notamment dans la région du Puntland (nord), base de groupes de pirates qui attaquent des navires au large des côtes somaliennes.

La journaliste canadienne Amanda Lindhout et le photographe australien Nigel Geoffrey Brennan, enlevés le 23 août sur la route reliant Mogadiscio à Afgoye, à 25 km à l’ouest de la capitale, sont toujours détenus par leurs ravisseurs. Quatre employés européens de l’ONG française Action contre la faim (ACF) et leurs deux pilotes kenyans, enlevés début novembre, sont également toujours otages.

Malgré le danger, les organisations d’aide continuent de maintenir une présence en Somalie, qui connaît une situation humanitaire catastrophique en raison des effets conjugués de la sécheresse, de la flambée des prix alimentaires et des violences. Les quelque 3,2 millions de Somaliens nécessitant une assistance humanitaire représentent plus de 40% de la population du pays. Le taux de prévalence de malnutrition sévère chez les enfants s’élève à 18,6% en Somalie, au-delà du seuil de 15%, synonyme de situation critique, selon des données du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

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