Kadhafi entame son mandat de président de l’UA dans la confusion

Promesses à tout-va en Guinée-Bissau et soutien à la junte en Mauritanie, bien que  l’UA ait pris des sanctions contre les auteurs du coup d’Etat.

Publié le 13 mars 2009 Lecture : 3 minutes.

Le dirigeant libyen, le colonel Mouammar Kadhafi a promis jeudi l’aide financière de son pays à la Guinée-Bissau en faveur de l’élection présidentielle prévue début mai prochain.

Le colonel Kadhafi a fait cette promesse jeudi à l’aéroport de Bissau où il s’est entretenu, pendant une heure, avec les autorités politiques et militaires bissau-guinéennes, notamment avec le ministre de la Défense Artur Silva, le président par intérim Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior. 

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M. Pereira a ajouté que le dirigeant libyen l’a invité à se rendre en Libye, sans préciser la date. Il a souligné que la présence de la Guide de la Révolution libyenne à Bissau était un " encouragement pour les Bissau-Guinéens" afin de restaurer la paix dans le pays par le biais de l’élection présidentielle.

Kadhafi promet un soutien sur l’enquête de l’assassinat du président Nino et du général Na Waié

Le colonel Kadhafi a également promis un appui humain et technique de l’Union africaine, dont il est le président en exercice, et de la CEN-SAD, pour mener une enquête sur le double meurtre du président Joao Bernardo Vieira et du chef d’état major de l’armée Tagme Na Way.

Le président Nino Vieira a été assassiné à son domicile, dans les premières heures du lundi 2 mars, en signe de représailles à l’attentat à la bombe qui a, quelques heures plus tôt, coûté la vie au chef d’état-major général des forces armées, Tagme Na Waié.

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Mauritanie: Kadhafi contre des sanctions, colère des anti-putsch
    
Quelques heures plus tôt, le dirigeant libyen a affirmé à Nouakchott que le dossier des sanctions contre la Mauritanie était "clos", mais a été vivement critiqué par le front anti-putsch qui le juge trop favorable à la junte au pouvoir.

Pour sa première médiation internationale depuis son élection le 2 février à la présidence de l’UA, le dirigeant libyen a pris des positions contestées concernant la crise née du coup d’Etat du 6 août.

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"Je me suis assuré que les autorités militaires (junte) sont déterminées à organiser des élections présidentielles le 6 juin, ce dossier (des sanctions) est désormais clos", a déclaré M. Kadhafi à la presse, avant son départ de Nouakchott.

Ce putsch, qui avait renversé le premier président démocratiquement élu du pays, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, avait été vivement condamné par la communauté internationale.

Et le 5 février, l’UA avait décidé de prendre des sanctions ciblées contre les membres civils et militaires de la junte, comprenant notamment "une prohibition des déplacements des membres civils et militaires de la junte, le refus systématique des visas, le contrôle des comptes bancaires".

Selon M. Kadhafi, les engagements de la junte à "organiser des élections ouvertes, libres et transparentes sont identiques avec ce qui se prépare en Guinée et en Guinée-Bissau, où des élections vont également avoir lieu".

La veille, le nouveau président de l’UA avait appelé le pays à "regarder devant, vers la Mauritanie nouvelle qui naîtra après le 6 juin", date du scrutin présidentiel organisé par la junte, estimant que "ce qui est fini est fini" dans une allusion au coup d’Etat.

Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), opposé au putsch et qui soutient Ould Cheikh Abdallahi comme seul président légitime, a vivement critiqué cette prise de position.

"Nous ne pourrons jamais prendre part à une médiation sous l’autorité de la Libye tant que les Libyens n’auront pas changé d’attitude et cessé de chercher à nous faire accepter le fait accompli putschiste", a affirmé jeudi le porte-parole du front lors d’une conférence de presse.

M. Kadhafi "sort du mandat de médiateur et rend impossible de poursuivre les négociations dans ces conditions", a souligné le responsable du FNDD Mohamed Ould Moloud.

Les "déclarations du président Kadhafi prenant fait et cause pour la junte militaire putschiste" constituent "une atteinte fondamentale à son rôle de médiateur et une violation des directives de la communauté internationale", précise un communiqué du front.
 

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