Médecins sans frontières quitte le Darfour après l’enlèvement de trois de ses membres

Les trois humanitaires sont en vie et des négociations sont menées avec les ravisseurs. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon réclame leur libération. La situation se dégrade dans la région : quatre soldats de la mission ONU-UA ont été blessés, non loin de la frontière tchadienne.

Publié le 13 mars 2009 Lecture : 3 minutes.

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Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a condamné jeudi l’enlèvement de trois agents de l’organisation humanitaire Médecins sans frontières au Darfour (Soudan) et a appelé le gouvernement soudanais à intervenir. "Je suis préoccupé par cet événement et les attaques récentes contre des Casques bleus", a déclaré M. Ban, lors d’une conférence de presse à New York. "Nous voulons tous que soient relachés immédiatement ces agents humanitaires et nous exhortons toutes les parties au Darfour, y compris le gouvernement soudanais, à assumer leurs responsabilités", a dit M. Ban.

Un groupe de huit hommes armés a enlevé mercredi trois agents humanitaires étrangers de la branche belge de Medecins sans frontières (MSF), accompagnés de deux Soudanais, dans la région de Saraf Umra, située dans le Darfour-Nord.

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 Les deux Soudanais ont été relâchés par la suite. Les trois agents humanitaires restés aux mains des ravisseurs sont un médecin français, un médecin italien et une infirmière canadienne.

Les ravisseurs demandent une rançon

Le gouverneur de l’Etat du Darfour Nord du Soudan Osman Yousef Kiber a révélé jeudi que les ravisseurs des trois travailleurs humanitaires étrangers demandaient une rançon. Le gouverneur a indiqué au Centre des médias soudanais (SMC) qu’il avait été en contact téléphonique avec les ravisseurs et les trois otages, affirmant que les trois travailleurs humanitaires étaient en bonne santé.
Il a affirmé que les forces gouvernementales avaient conduit une opération de chasse aux ravisseurs jusqu’à cinq heures du matin.
Des contacts ont été pris avec les ravisseurs et les otages grâce à un numéro de téléphone que les ravisseurs ont communiqué aux deux Soudanais relâchés.
"Les ravisseurs demandent une rançon et déclarent qu’ils n’ont pas l’intention de recourir à la violence", a signalé le gouverneur. Il a fait savoir que les trois travailleurs humanitaires étrangers étaient en bonne santé, ajoutant que les négociations en cours progressaient et pourraient aboutir à une libération rapide des otages. "Le comité de sécurité de l’Etat se rendra sur place pour mener les négociations", a ajouté le gouverneur.

L’enlèvement des trois membres de la section belge de Médecins sans Frontières (MSF) survient alors que l’ONU s’était déclarée "inquiète" mercredi pour la sécurité du personnel humanitaire sur le terrain suite à des "incidents répétés d’intimidation et de harcèlement".

Khartoum a décidé d’expulser la semaine dernière 13 ONG internationales en réponse au mandat d’arrêt délivré le 4 mars par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir.

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M. Béchir est accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, où la guerre civile a fait 300. 000 morts selon l’ONU depuis 2003, mais 10. 000 seulement selon Khartoum, et quelque 2,7 millions de déplacés.

MSF se retire du Darfour

MSF s’est cependant déclarée "profondément inquiète pour la sécurité" de ses employés.

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L’ONG a annoncé jeudi son intention de retirer du Darfour la quasi-totalité de son personnel encore en poste travaillant pour ses sections belge, suisse et espagnole. Seules les sections française et hollandaise de MSF avaient été visées par la mesure d’expulsion.

L’expulsion des deux sections de MSF et le départ des trois autres "équivaut à l’interruption de tous les services médicaux essentiels" de MSF au Darfour, a souligné l’ONG.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a indiqué que des centaines de milliers de personnes, y compris en dehors du Darfour, seraient affectées par le départ des ONG du Soudan, le plus grand pays d’Afrique.

Les rebelles darfouris du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) ont accusé des miliciens arabes "janjawids", alliés à Khartoum et opposés à la rébellion du Darfour, de l’enlèvement des travailleurs humanitaires.

Quatre Soldats de la mission ONU-UA blessés

Mardi, la Mission ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) a fait savoir que quatre de soldats avaient été blessés dans une embuscade près d’El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest, près de la frontière tchadienne.

 

 

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