Le pays sous contrôle militaire ?

A peine le décès de Lansana Conté annoncé à la radio, les militaires semblent prendre le contrôle de la situation, mais surtout du pays. Annonce de dissolution des institutions et invitation pour les officiers et ministres guinéens à se rendre au camp Alpha Yaya, la Guinée s’oriente plus vers le coup d’Etat que vers la transition pacifique qu’espère l’Union Européenne.

Publié le 23 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

La nouvelle est tombé hier soir: le chef d’Etat guinéen Lansana Conté est mort. On se rappelle alors les actions punitives engagées par le gouvernement il y a deux jours contre les "colporteurs de rumeurs sur la santé du président susceptibles de troubler la quiétude des populations et porter atteinte à la dignité de Lansana Conté", songeant que rien ne vaut une bonne vieille rumeur…

Lansana Conté parti, après 24 ans au pouvoir,  la transition s’annonce musclée. On annonçait déjà une dissolution, plus que rapide puisque quelques heures seulement après le décès de Conté, des institutions du pays. Cette dissolution a été démenti dans la journée par le Premier minustre guinéen. Une tentative de coup d’Etat militaire, menée par un capitaine, a déjà eu lieu ce matin, quelques heures seulement après l’annonce de la mort du général Lansana Conté. Sans compter que le Conseil national de la démocratie et du développement (CNDD), groupe de militaires qui a annoncé la suspension des institutions en Guinée, a invité les autorités militaires et gouvernementales à se rendre, pour leur sécurité, dans le camp militaire Alpha Yaya, située dans la banlieue de Conakry. Sécurité ou menace?

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L’Union Africaine a beau dire qu’elle suit avec attention et beaucoup de préoccupation ce développement (l’annonce du capitaine) et la succession du président Conté, elle appelle tout de même toutes les forces politiques de Guinée et autres institutions de l’Etat, notamment les forces armées, à assurer une transition constitutionnelle, pacifique et consensuelle, dans le respect de l’ordre démocratique.

L’Union européenne aussi espère de son côté que la Guinée saura mettre en place une transition pacifique. Un mot qui revient assez souvent dans les discours pour montrer l’inquiétude ambiante sur le non-pacifisme que pourrait revêtir cette passation de pouvoir.

Toutefois, la vie semble continuer normalement dans le pays. Dans les rues de Conakry, les passants affichent un air serein d’après une récente dépêche de l’agence Apanews. Le secteur informel fonctionne et les transports en commun poursuivent leurs activités dans la capitale, où pourtant des hommes en uniforme ont pris position dans les rues.

Le CNDD invite les populations au calme et interdit cependant « tout regroupement jusqu’à nouvel ordre ».

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Les cafés loin d’être désertés sont bondés de monde. Seul un détail indique qu’il ne s’agit pas d’une journée comme les autres: la plupart des gens ont des postes radios collés à l’oreille.

Une façon de suivre l’évolution de la situation, qui espérons-le saura suivre les recommandations de l’Union Africaine.

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