Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi remis en liberté
La junte mauritanienne a levé l’assignation à résidence imposée à l’ancien président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, renversé par un coup d’Etat militaire en août par le général Mohamed Ould Abdel Aziz.
Cette mesure avait été promise par la junte mauritanienne afin d’éviter les sanctions que l’Union Européenne menaçait d’appliquer. Mais cette libération ne signifie pas le retour de l’ancien président à la tête du gouvernement puisque la junte refuse de le rétablir dans ses fonctions, pourtant une autre exigence de l’UE, des Etats-Unis et d’autres pays.
Depuis le putsch du 6 août conduit par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, l’ex-président, premier chef de l’Etat librement élu en Mauritanie, était privé de liberté et placé dans une résisdence surveillée.
Dernièrement il avait été reconduit par des hommes des services de lajunte dans son village natal de Lemden. Il a été déplacé cette nuit vers son domicile de Nouakchott, où on l’a informé qu’il était libre. Le président déchu a aussitôt décidé de repartir pour Lemden, a déclaré Cheikh Ibrahim Ould Bah, membre du Front national pour la défense de la démocratie, parti favorable à Abdallahi.
Dans une interview publiée par Le Monde dans son édition du week-end, Abdallahi déclare qu’il compte bien "se comporter comme un président légitime (…) qui n’a pas les moyens d’exercer ses fonctions".
"J’userai de ma liberté jusqu’aux limites qu’y mettront les putschistes", dit-il en prévision de la levée attendue de son assignation à résidence.
Il n’exclut pas de se rendre fin janvier à un sommet de l’Union africaine à Addis Abeba.
Le président déchu espère que le général Abdel Aziz, son ancien chef d’état-major particulier qu’il avait limogé la veille du putsch, "démissionnera de ses fonctions deux mois avant la date des élections qu’il aura lui-même fixées", car rappelons-le la Constitution interdit à un militaire de se présenter.
"Il ira ensuite à la présidentielle avec une administration qu’il aura mise en place, et une quasi-certitude de gagner", ajoute Abdallahi qui se dit "fermement décidé à lutter pour faire échouer ce coup d’Etat".
Le général Abdel Aziz s’était engagé à faire libérer Abdallahi avant Noël auprès des représentants d’une mission de l’UE, de l’Union africaine, de la Ligue arabe et d’autres organisations internationales envoyée les 6 et 7 décembre derniers en Mauritanie.
Depuis le 21 novembre, l’UE avait assuré de frapper avec des sanctions individuelles contre des membres de la junte militaire si un gouvernement démocratique n’est pas rétabli à Nouakchott.
Pour le moment, le Haut Conseil d’Etat, nom que s’est donné la junte, n’a fait aucune déclaration officielle.
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