Google Loon : des ballons pour connecter la planète

Google lance Loon, un projet expérimental qui vise à diffuser internet à l’aide de ballons dirigeables dans les zones les plus inaccessibles du monde. Dont l’Afrique.

Après la Nouvelle-Zélande, l’idée est d’élargir l’expérimentation à des pays comme l’Afrique du sud, l’Uruguay, l’Australie ou encore le Chili. © Google

Après la Nouvelle-Zélande, l’idée est d’élargir l’expérimentation à des pays comme l’Afrique du sud, l’Uruguay, l’Australie ou encore le Chili. © Google

Publié le 18 juin 2013 Lecture : 3 minutes.

« Un homme sur trois n’a toujours pas accès à une connexion rapide et bon marché, et il reste beaucoup de chemin à parcourir dans ce domaine ». Avec le taux de pénétration d’internet le plus faible au monde (16%), l’Afrique et ses 140 millions d’utilisateurs, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), peut se sentir particulièrement concernée par cette phrase, aux allures de programme, de Google. Après ses lunettes futuristes connectées au web, le géant de l’internet américain a annoncé samedi 15 juin un nouveau projet digne des meilleurs romans de science fiction : le lancement expérimental dans la stratosphère de gros ballons gonflables pour relayer une connexion internet vers des zones difficiles d’accès. Audacieux ou fantaisiste ?

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Débits équivalents à de la 3G

Baptisé « Loon », une contraction de « balloon » (ballon en anglais), qui signifie aussi « dingue », le projet « a en effet l’air, à première vue, complètement fou ! », admet à l’AFP Richard DeVaul, un des directeurs du laboratoire Google X. Mais le plan de Google n’est pas si extravagant. « Loon » repose aussi, selon lui, sur « des bases scientifiques solides » qui ont permis cette semaine d’établir avec succès de premières connexions au sol, en provenance d’une trentaine de ballons flottant à une vingtaine de kilomètres d’altitude au-dessus de la Nouvelle-Zélande. « Nous travaillons au sol en partenariat avec un fournisseur de services internet : des faisceaux de signaux sont envoyés vers le ballon, qui les renvoie vers le sol en direction d’antennes ou boîtiers, placés par exemple sur les toits de maisons). Le ballon, alimenté en énergie par un panneau photovoltaïque, a en quelque sorte une fonction de miroir » réfléchissant, explique Richard DeVaul.

Les débits proposés « sont équivalents à de la 3G, et chaque ballon (de quinze mètres de diamètre) permet une connexion sur 40 km autour de lui », précise le français Johan Mathe, un des ingénieurs en charge du projet. La principale difficulté est de pouvoir contrôler la trajectoire des ballons pour éviter qu’ils soient ballottés au gré des vents, et de les positionner au-dessus des zones souhaitées. « Il y a plusieurs couches dans l’atmosphère: en fonction des vents et de leur force, on regarde les données météorologiques pour savoir à quelle altitude on doit placer le ballon pour qu’il aille dans telle direction », souligne l’ingénieur. Et aucun risque qu’un avion se retrouve nez-à-nez avec des ballons: ceux-ci évoluent « de façon très sécurisée, deux fois plus haut que les avions de ligne » et leur position est signalée aux autorités aériennes, précise Richard DeVaul.

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L’Afrique du Sud en ligne de mire

Après la Nouvelle-Zélande, l’expérimentation pourrait être élargie à des pays se trouvant également le long du 35e parallèle sud, comme l’Afrique du sud, l’Uruguay, l’Australie ou encore le Chili. « L’idée est d’avoir un « anneau » de ballons sur cette même latitude afin de proposer une couverture continue: nous pensons que 300 ou 400 ballons pourraient être nécessaires pour cela », ajoute M. DeVaul. Mais le projet est encore à un stade « beaucoup trop expérimental pour déjà penser à une couverture de la planète entière! », s’exclame-t-il.

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