Des entreprises modèles
Laboratoires tunisiens ou multinationales, ils font partie de ceux qui ont permis l’essor du secteur dans le pays.
Industrie pharmaceutique: cap sur l
Adwya Le pionnier
Doyen et leader des laboratoires privés tunisiens, Adwya a été créé dès 1983 par les frères Tahar et Moncef el-Materi, respectivement président du conseil d’administration et directeur général. Seul laboratoire « familial » tunisien à avoir été introduit en Bourse, en juin 2007, Adwya prévoit de réaliser un chiffre d’affaires de 42 millions de dinars (DT, 23,5 millions d’euros) pour 2008, contre 36,8 millions en 2007. Il réinvestit en moyenne 1 million de DT par an. Le laboratoire dispose de deux usines, l’une dédiée aux produits pénicilliniques (antibiotiques), l’autre aux non-pénicilliniques. Dotées de chaînes de production et de conditionnement pour les formes sèches et pour les formes liquides, elles offrent une capacité de production annuelle de 20,5 millions d’unités.
« Pendant ses quinze premières années, Adwya n’a fait que de la production sous licence, notamment pour l’Augmentin, qui a fait notre succès, explique Tahar el-Materi. Et nous continuons de produire pour les multinationales, GlaxoSmithKline, Sanofi-Aventis, Merck-Serono, Astra-Zeneca, Abott, Bouchara-Recordati, Pierre Fabre et Solvay Pharma. » En outre, Adwya crée, développe, produit et commercialise désormais des médicaments génériques sous sa propre marque. Ils représentent 21 % de son chiffre d’affaires. Une activité aux perspectives prometteuses puisque sa gamme de génériques, dans différentes familles thérapeutiques, compte déjà une vingtaine de produits, et que plusieurs sont en cours de développement ou d’enregistrement.
Enfin, le laboratoire a placé la croissance à l’export parmi ses priorités. « Nous avons fait évoluer notre stratégie à l’export, précise Tahar el-Materi, et souhaitons privilégier les associations en joint-venture avec des partenaires sur place, notamment en Algérie. » Par ailleurs, Adwya a mis en place une démarche d’accréditation afin de pouvoir exporter vers l’Europe.
Cogepha Un maillon essentiel
Créée en 1986 et toujours dirigée de main de maître par sa fondatrice, Saïda Balti, la Cogepha, leader des grossistes-répartiteurs du pays, a enregistré un chiffre d’affaires de 72 millions de DT en 2007 et table sur 92 millions pour l’exercice 2008. Grâce à ses quelque 12 700 m2 répartis en 5 sites de stockage à travers le pays, la Cogepha livre, de jour comme de nuit, plus de 1 000 officines. Début 2009, toute sa logistique de stockage sera gérée par RFID (système d’identification par radiofréquence).
Saiph Une vocation panarabe
Pilotée depuis son lancement, en 1993, par Abdelfatah Fassataoui, la Société arabe des industries pharmaceutiques est la propriété d’un consortium de fonds d’investissement arabes (libyens, saoudiens, jordaniens). En outre, 16 % sont détenus par la Siphat. Spécialisée dans les traitements pour les pathologies cardiovasculaires, Saiph exporte en Algérie, en Libye, en Jordanie, au Yémen, en Arabie saoudite et en Irak, ainsi qu’en Afrique subsaharienne (Côte d’Ivoire, Bénin, Burkina Faso, Congo et Cameroun).
Teriak Un jeune ambitieux
Créé en février 1996, Teriak a lancé sa production en juin 2000, après quatre ans de procédures et d’enregistrements. Filiale à 86 % du groupe familial Kilani, Teriak a remporté de nombreux contrats sous licence (66 % de sa production, contre 33 % de génériques), notamment auprès de GlaxoSmithKline, Novartis, Pfizer, Roche, Solvay-Pharma, Sanofi-Aventis. Résultat : un chiffre d’affaires de 15,1 millions de DT en 2007 et escompté à 18,5 millions de DT en 2008, dont 2,5 % réalisés à l’export, principalement vers l’Afrique de l’Ouest.
Medis Génériqueur à forte valeur ajoutée
Medis, propriété du groupe Boujbel (Tuninvest en a une part congrue), a obtenu sa première AMM en 2000, quatre ans après sa création. « Les trois premières années ont été difficiles financièrement », reconnaît son PDG Lassaad Boujbel. Mais la persévérance a payé pour ce laboratoire dont 99 % de la production sont des génériques (l’italien Farmigea est son seul bailleur de licence) et qui a racheté 50 % de l’algérien Inpharm. MediS devrait réaliser un chiffre d’affaires de 26,5 millions DT en 2008, contre 20 millions de DT en 2007. L’activité export (Maroc, Algérie, Jordanie, Libye, Irak, Afrique de l’Ouest, mais aussi États-Unis et République tchèque…) représente déjà 12 % du chiffre d’affaires du laboratoire, qui vise désormais le marché européen.
Siphat La force du service public
Semi-publique, née en 1989 de la restructuration de la Pharmacie centrale dont on l’a découplée, la Société des industries pharmaceutiques de Tunisie (voir p. 121) est la première société du secteur à avoir été cotée en Bourse en 2001 (32,2 % détenus par des petits porteurs). Outre ses propres génériques, elle fabrique sous licence pour les français Solvay, Synthelabo, Innotech, Viotris, Zambon, Biogalénique, les allemands Bayer et Boehringer, les américains Baxter et Léo, l’espagnol Ferrer Pharma et le jordanien Dar Eddawa. Son chiffre d’affaires devrait atteindre 41 millions de DT en 2008, contre 40,36 millions de DT en 2007. Elle a enregistré l’an dernier un chiffre d’affaires à l’export (Algérie, Libye, Yémen, Sénégal) de 2,441 millions de DT, en hausse de 179 %, et compte développer ses ventes à l’international en 2009.
Pfizer Tunisie Le géant mondial, de la fabrication à la distribution
Doté d’un capital de 1,35 million de DT (70 %, à travers Pfizer Holding France, à la multinationale américaine Pfizer, leader mondial du secteur, et 30 % à la société nationale, la Siphat), Pfizer Tunisie, dirigé par Hatem Hachicha, a réalisé un chiffre d’affaires de 8 millions de DT en 2007 et table sur 9,5 millions en 2008 (soit moins de 1 % du chiffre d’affaires global du groupe). Son blockbuster, l’anticholestérol Tahor, a été le premier produit commercialisé par le laboratoire en Tunisie, suivi d’Amlor, Feldene, Diflucan… De 5 % en 2000, le taux de fabrication locale de Pfizer Tunisie a atteint 45 % en 2007. Quant au chiffre d’affaires, il a triplé en quatre ans, pour s’établir à 12 millions de DT en 2007. Le laboratoire s’est doté d’une autre société, dédiée à la promotion commerciale : Pfizer Pharmaceuticals Tunisie, filiale de Pfizer à 100 %.
Sanofi-Aventis Tunisie WPT, nouvelle entité générique
Fruit d’une fusion entre Aventis-Pharma et Synthelabo Adwya (après la fusion, en 2004, de Sanofi-Synthelabo et d’Aventis, désormais 1er laboratoire européen et 3e mondial), Sanofi-Aventis Tunisie, piloté par Patrice Fuster, revendique 18 % de parts de marché dans le pays et un chiffre d’affaires de 36,3 millions de DT en 2007, qu’il espère voir dépasser les 44 millions pour l’exercice 2008. Le laboratoire s’est dédoublé en deux entités : Sanofi-Aventis Pharma Tunisie (SAPT) et Winthrop Pharma Tunisie (WPT), créée en 2008 et dédiée aux génériques. Ses deux sites de production, qui ont bénéficié d’un investissement total de 27 millions de DT, ont permis de commercialiser près de 20 millions de boîtes de médicaments cette année. À l’export, Sanofi-Aventis Tunisie a empoché plus de 200 000 euros sur le marché français, près de 30 000 euros en Libye et moins de 25 000 au Sénégal. L’exportation vers l’Algérie est en cours d’enregistrement.
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