Zardari sur deux fronts
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Depuis les attentats de Bombay, fin novembre (163 morts), les relations indo-pakistanaises sont exécrables – même si le pire n’est pas sûr. Il faut dire que les dix terroristes étaient membres du Lashkar-e-Taïba, un groupe islamiste radical longtemps instrumentalisé par l’ISI, les services de renseignements pakistanais. Mohamed Ajmal Amir Imam, le seul rescapé du groupe, a d’ailleurs demandé l’assistance juridique d’Islamabad.
Le gouvernement de Manmohan Singh a remis aux Pakistanais une liste de vingt suspects dont il exige l’extradition – ce qui lui a été refusé. Des avions de chasse indiens sont accusés d’avoir violé l’espace aérien pakistanais en survolant plusieurs régions où le Lashkar est implanté – ce que New Delhi dément. Gordon Brown, le Premier ministre britannique, fait l’impossible pour désamorcer la crise et convaincre les deux pays de collaborer dans la lutte antiterroriste.
Mais les ennuis du président Asif Ali Zardari ne s’arrêtent pas là. Dans le nord-ouest du pays, les talibans sont aux portes de Peshawar, à moins de deux heures d’Islamabad. Sous la pression des États-Unis, le gouvernement s’est résolu à constituer plusieurs dizaines de milices tribales dont les membres sont certes hostiles aux talibans… mais encore plus aux Américains. Zardari peut prier pour qu’ils ne retournent pas leur veste. Et leurs fusils !
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