Bilan controversé

Publié le 18 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Dès son accession au pouvoir, le 19 juin 1965, Boumédiène confirme l’option socialiste contenue dans la charte d’Alger de 1964 : nationalisation des moyens de production et d’échange, récupération des richesses naturelles, création de grandes entreprises publiques, construction d’infrastructures socioculturelles, démocratisation de l’enseignement. L’industrialisation est conçue sur le modèle des industries industrialisantes, tandis qu’une révolution agraire est décrétée en novembre 1971 avec l’ambition de transformer les campagnes, libérer le fellah et moderniser l’agriculture. En quelques années, le niveau de vie des Algériens s’accroît, l’emploi se développe grâce aux investissements réalisés dans l’industrie et les services. Dans le domaine culturel, Boumédiène entend restituer aux Algériens leur identité en réhabilitant la langue arabe et en généralisant l’enseignement religieux.

Sur le plan international, il ne s’aligne sur aucun des deux blocs, en dépit de l’intensité des relations algéro-soviétiques. Il se montre également soucieux de développer ses relations avec l’Occident pour peu que la souveraineté de l’Algérie soit respectée. Il s’investit dans les instances panafricaines et arabes. Son soutien à la Palestine est indéfectible. Il est à l’origine du recours à l’arme du pétrole, parvenant même – un exploit – à y rallier le roi saoudien, Fayçal.

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Sur la scène régionale, Boumédiène ne croit pas à la construction du Maghreb par le fait des seules élites dirigeantes, trop coupées de leurs concitoyens. Il se fait le défenseur zélé du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, encourageant les indépendantistes sahraouis du Polisario à proclamer la RASD. Avec les conséquences que l’on sait.

À peine est-il élu président, en décembre 1976, qu’un rapport accablant lui est remis. Il pointe du doigt les dérives du système : échec du modèle de développement et de la révolution agraire, clochardisation du système d’enseignement, montée de l’islamisme, pénurie de logements, trop forte croissance démographique. Après avoir remanié le gouvernement en avril 1977, il entreprend de réviser le modèle de développement, de donner une nouvelle impulsion à la révolution agraire, d’instaurer autoritairement le bilinguisme et d’instituer la sélection à l’entrée de l’université. Autant de réformes que la maladie l’empêchera de mener à bien.

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