Un parti arc-en-ciel

Les dissidents de l’ANC ont lancé le 16 décembre un mouvement d’opposition qui prône l’ouverture.

Publié le 18 décembre 2008 Lecture : 1 minute.

Fini l’hégémonie, les élections sans enjeu et la pensée unique. Le lancement officiel du Congrès du peuple (Cope), le 16 décembre, est une excellente nouvelle pour la vie politique sud-africaine, mais aussi pour le Congrès national africain. Sans réelle compétition, l’ANC, déjà confronté à l’abstention, aurait sans doute été à son tour atteint par le syndrome du mouvement de libération qui finit par se confondre avec l’État avant de devenir un ersatz de parti unique.

Même si le Cope ne peut raisonnablement prétendre à une victoire, en tout cas lors des prochaines élections en avril, il offre une alternative crédible. D’ailleurs, il revendique déjà 428 000 adhérents.

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Les fondateurs du Cope, Mosiuoa Lekota et Mbhazima Shilowa, ont été nommés président et vice-président du parti. Ils ont choisi pour deuxième vice-président une inconnue : Lynda Odendaal, grande blonde afrikaner, qui a fait carrière dans les assurances avant de se lancer très récemment en politique. Ils ont aussi récupéré le pasteur Allan Boesak, populaire parmi les métis malgré ses démêlés avec la justice. Accusé de détournement de fonds, le pasteur a purgé plusieurs années de prison et estime avoir payé sa dette à la société.

Le nouveau parti a mis volontairement en place une direction très « arc-en-ciel », dont la plupart des membres sont des cadres de l’ANC exclus ou démissionnaires. Sans avoir encore défini de programme politique, le Cope tient à la défense de grands principes comme la réconciliation nationale, la protection de la Constitution et le respect de la justice. Lekota a ainsi insisté sur le fait qu’un pays démocratique ne devrait pas avoir un chef d’État qui a des démêlés avec la justice, faisant allusion à Jacob Zuma.

L’opposition libérale, l’Alliance démocratique, profite aussi de l’ouverture du champ politique et grignote timidement l’électorat ANC. Comme l’écrit un éditorialiste du quotidien The Times, « l’Afrique du Sud va enfin devenir cette démocratie que nous avions promise au monde entier en 1994 ».

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