Prêt d’urgence de 125 millions d’euros de la France au Sénégal

Publié le 17 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Une émission de bons du trésor et un emprunt obligataire, en juillet, qui avaient seulement permis de lever 75 milliards de F CFA (114 millions d’euros), contre les 100 milliards espérés ; des démarches infructueuses auprès de banques d’affaires américaines pour obtenir des liquidités, selon un financier ; et des fins de mois difficiles… L’affaire devenait compliquée pour Dakar, placé dans l’obligation de corriger des « dérapages budgétaires sérieux », selon le Fonds monétaire international (FMI).

Après avoir été sollicitée, la France a annoncé, le 10 décembre, le versement d’un prêt de 125 millions d’euros (82 milliards de F CFA), soit l’équivalent de l’aide au développement qu’elle avait versée au pays en 2007. Il s’agirait d’un prêt concessionnel, de 1 % à 2 % d’intérêt, opéré par l’Agence française de développement (AFD) et qui doit être validé par le FMI le 19 décembre. L’ampleur du geste est à la mesure de l’urgence de la situation.

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Après un audit de la dette intérieure entamé en août dernier, les arriérés auprès du secteur privé ont été officiellement évalués à 174 milliards de F CFA. Plus grave, des dépenses hors budget ont été engagées par des administrations peu regardantes. Montant de la facture, autour de 103 milliards de F CFA. Le tout ramené à un budget de l’État avoisinant les 1 600 milliards de F CFA, cela dénote « des faiblesses dans la gestion des finances publiques », commente un fonctionnaire international.

Les autorités sénégalaises invoquent, elles, « les chocs exogènes » – crise de la vie chère et flambée des prix du pétrole. « Les subventions dans les secteurs alimentaires et énergétiques ont coûté 172 milliards de F CFA entre juin 2007 et août 2008 », détaille un proche du dossier. Au total, les subventions versées depuis 2006 s’élèvent à 234 milliards de F CFA. « Le geste de la France est une bonne nouvelle », conclut-il. Et d’assurer, « le Sénégal a vu sa dette extérieure ramenée de 44 % en 2004 à 20 % du PIB en 2008, il peut donc rembourser ». À condition qu’il ne s’agisse que d’une passe difficile.

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