Enrique Mercader Costa : « À terme, notre compagnie aérienne desservira l’Europe »

Ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie, le ministre des Transports, des Technologies, de la Poste et des Télécommunications maîtrise ses dossiers. Il est d’ailleurs resté à son poste au sein du nouveau gouvernement nommé en août.

Publié le 17 décembre 2008 Lecture : 3 minutes.

Rêves de grandeur
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Jeune afrique : Cette année marque la libéralisation du secteur des télécoms. Qu’en attendez-vous ?

Enrique Mercader Costa : La nouvelle licence attribuée à l’opérateur saoudien HiTs Telecom prouve d’abord que la Guinée équatoriale progresse sur la voie de la libéralisation d’un secteur stratégique caractérisé jusqu’à présent par le monopole de l’opérateur historique, Getesa. Tout en améliorant l’offre en infrastructures et en équipements, cette ouverture doit progressivement amener à une baisse des tarifs locaux et internationaux. Cette baisse est déjà effective sur Internet et nous espérons que le lancement des activités de HiTs entraînera une baisse générale des tarifs des télécommunications.

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Pourquoi avoir privilégié l’offre des Saoudiens ?

Contrairement à ce qui se fait dans d’autres pays, nous avons privilégié la licence globale, qui touche à la fois au mobile, à Internet, mais aussi au filaire, que nous voulons ne pas négliger face au mobile. Les Saoudiens identifient actuellement les sites où les équipements seront installés, à Bata et à Malabo. Leurs activités et les premières offres commerciales devraient débuter en mars 2009.

En quoi l’arrivée de la fibre optique, via la filiale d’Alcatel-Lucent, va-t-elle améliorer le réseau national ?

Elle va permettre une meilleure qualité des télécommunications et nous apporter de plus grandes capacités. Nous avons actuellement beaucoup de difficultés à communiquer entre Malabo et Bata, surtout pendant la saison des pluies. Globalement, le réseau tend à se dégrader. La fibre optique résoudra ce problème tout en améliorant le support audiovisuel et la couverture du pays.

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L’aéroport de Bata est en cours de réhabilitation. Quand sera-t-il ouvert aux gros-porteurs ?

D’ici à 2010. Nous sommes en train de l’agrandir et de le moderniser pour qu’il puisse répondre aux normes Airbus A-380 et devenir un hub sous-régional pour le fret et le commerce. Le chantier est réalisé à 70 %. Mais Bata n’est qu’un chantier parmi d’autres. Deux autres aéroports sont en construction : l’un à Mongomo (à l’est du pays), avec une piste de 3 000 mètres, et un autre du même type sur l’île de Corisco (au sud-ouest, au large du Gabon), afin de développer le tourisme. Ces projets s’accompagnent d’un ensemble d’infrastructures, dont des aires d’entreposage et des magasins. Tous ces projets sont financés à 100 % par des fonds publics.

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La flotte équato-guinéenne figure sur la liste noire de l’Union européenne. Comment changer cela ?

Cela fait deux ans que nous sommes sur cette liste noire, à cause du déficit de réglementations. Ce que nous corrigeons à travers des textes plus stricts, qui répondent aux normes internationales. Depuis le crash d’un appareil en 2005, le secteur a été entièrement restructuré et les compagnies non conformes aux nouvelles normes ont disparu. C’est un processus long, dont les étapes sont nombreuses.

En quoi l’appartenance à l’Asecna (Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique) accélère-t-elle ce processus ?

Cette organisation, qui couvre la sécurité aérienne – normalement du ressort de l’État –, permet d’harmoniser les trafics sous-régionaux. L’avantage est que l’Asecna possède ses propres centres de formation et pallie ainsi l’insuffisance de personnels qualifiés dans notre pays.

Êtes-vous, comme le Sénégal, critique vis-à-vis de l’Asecna ?

Cette institution panafricaine, dont la Guinée équatoriale a présidé en 2008 le Comité des ministres, réunit dix-huit pays. Elle est nécessaire, mais ancienne : il faut améliorer sa gouvernance et certains paramètres pour qu’elle puisse répondre aux enjeux actuels de l’aérien en Afrique. Cela passe, par exemple, par une meilleure gestion de certains de ses départements et un meilleur suivi des investissements.

La compagnie nationale, Ceiba Intercontinental, a inauguré son premier vol à destination Abidjan le 7 décembre dernier. Compte-t-elle s’arrêter là ?

Cette compagnie, créée en 2007, est un bon exemple de l’évolution du secteur aérien en Guinée équatoriale. Nous couvrons désormais toute la sous-région (de Bangui à ­Pointe-Noire en passant pas Cotonou), à partir d’une flotte de quatre appareils entièrement neufs. À terme, nous comptons desservir l’Europe.

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