La pasionaria du djihad
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Parmi la quinzaine d’islamistes arrêtés en Belgique, jeudi 11 décembre, parce qu’ils étaient soupçonnés de préparer une opération kamikaze pour le compte d’Al-Qaïda, une femme retient l’attention : Malika el-Aroud, alias Oum Obaïda. Elle est loin d’être une inconnue. C’est même une vedette du djihad et qui tient à le faire savoir. En mai, elle a eu droit à la une de l’International Herald Tribune, qui la présentait comme une dangereuse égérie du terrorisme islamiste en Europe.
Ayant reçu deux journalistes (femmes) du New York Times dans son appartement bruxellois, en tee-shirt, pantalon et cheveux découverts, elle n’avait dissimulé ni ses convictions ni son action. « Mon rôle n’est pas de faire exploser des bombes, ce serait ridicule. J’ai une autre arme : c’est d’écrire, de parler haut et fort. Tel est mon djihad. Vous pouvez faire beaucoup de choses avec les mots. Écrire est aussi une bombe. » À l’adresse des Américains, elle menaçait : « Le Vietnam n’était rien en comparaison de ce qui vous attend dans nos pays. Demandez à vos mères et à vos épouses de commander les cercueils ! »
D’origine marocaine (elle est née à Tanger, en 1959), Malika a grandi en Belgique, dont elle a acquis la nationalité. Mariée jeune, elle ne tarde pas à divorcer et aura une fille hors mariage. C’est avec son deuxième mari, Abdessatar Dahmane, qui est tunisien, qu’elle découvre la voie islamiste. Elle le suit en Afghanistan, où il sera l’un des deux kamikazes qui provoqueront la mort du commandant Massoud, la veille du 11 septembre 2001.
De retour en Belgique, elle est traduite en justice, puis acquittée. C’est auprès de son nouvel époux, Moez Garsallaoui, un Tunisien installé en Suisse qui anime un site lié à Al-Qaïda, que Malika trouve sa vocation de pasionaria du djihad sur Internet. Condamnée avec sursis, puis expulsée vers la Belgique, elle poursuit ses activités. Sur le site Minbar-SoS, elle relaie, en français, sous le nom d’Oum Obaïda la propagande djihadiste sur l’Irak, la Tchétchénie ou la Palestine.
Depuis l’opération du New York Times, elle n’accepte de rencontrer des journalistes qu’à ses conditions : 10 000 euros et la publication intégrale de l’interview.
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