Njonga en prison, le combat continue

Publié le 16 décembre 2008 Lecture : 1 minute.

Bernard Njonga est-il allé trop loin ? Après plus de trente ans de militantisme, l’ingénieur agricole, président de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic) et directeur de la Voix du paysan, s’est fait copieusement bastonner le 10 décembre à Yaoundé. Interpellé par la police avec huit autres personnes au cours d’une manifestation contre la corruption, il a été interrogé puis placé en détention au commissariat central. Motif : troubles à l’ordre public lors d’un rassemblement interdit par les autorités.

Le 3 décembre, l’homme au chapeau de paille avait lancé une nouvelle campagne pour dénoncer les détournements des subventions du programme national d’appui à la filière maïs. Selon l’Acdic, en deux ans, quelque 1,2 milliard de F CFA ont â¨été détournés des circuits officiels du ministère de l’Agriculture.

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La veille de son arrestation, Bernard Njonga avait tenté de présenter aux parlementaires un film « explosif » avant de se voir refuser l’accès à l’Hôtel des députés, où la projection devait avoir lieu. Le document dénonce le clientélisme dans l’attribution des tracteurs donnés par l’Inde en 2006. Après quinze mois d’enquête, Njonga et ses collaborateurs ont retrouvé la plupart des équipements. Trente-deux auraient été donnés à des ministres, onze à des hauts fonctionnaires, trois à des officiers, trois à des députés. Onze seulement ont profité à des structures agricoles. « Je savais pertinemment que mon combat me conduirait un jour là où je suis, explique Njonga. Mais je n’ai pas l’intention de m’arrêter. Je continuerai à défendre les petits paysans. »

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