Un Coran, des corans
Traductions pour pratiquants ou pour laïcs, éditions de poche ou de luxe, l’offre est plus que variée. Sélection.
Que vous soyez musulman ou non, si vous cherchez une idée de cadeau pour l’Aïd ou pour les fêtes de fin d’année, voici un objet qui devrait ravir son bénéficiaire. À tout le moins par l’élégance de sa présentation. Le Saint Coran et la Traduction du sens de ses versets que font paraître les Presses du Châtelet en impose en effet : 1 264 pages sur un joli papier crème ; texte arabe à droite, texte français à gauche ; impression en trois couleurs, reliure simili-cuir, dorure sur les trois tranches, coffret rigide, etc.
Hachemi Hafiane, l’auteur, né en 1939, a été professeur de lycée en Algérie. Musicien, il a dirigé le conservatoire d’Oran. Sa traduction, « dans une langue française correcte, simple et claire », s’ajoute aux quelque 120 existantes.
Laquelle choisir ? Dans une interview à Jeune Afrique (n° 1930, du 6 au 12 janvier 1998), l’historien tunisien Mohamed Talbi faisait remarquer que la multiplicité des traductions indique bien qu’aucune d’entre elles ne vaudra jamais le texte originel en arabe.
Quoi qu’il en soit, les traductions peuvent se répartir en deux grandes catégories. Dans la première, on trouve les œuvres plutôt destinées aux pratiquants. La plus largement diffusée en France est Le Saint Coran de Muhammad Hamidullah, théologien d’origine indienne (1908-2002), paru au Club français du livre en 1959 et repris par plusieurs éditeurs. Mohamed Talbi recommande pour sa part la traduction de Si Hamza Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris de 1957 à 1982 (et père de Dalil Boubakeur, l’actuel recteur), qui a pour caractéristique d’être très littérale. Publié pour la première fois chez Fayard en 1979, Le Coran, traduction française et commentaire d’après la tradition, les différentes écoles a fait l’objet de nombreuses rééditions, notamment chez Maisonneuve et Larose en 1995.
Quant à la version du Tunisien Sadok Mazigh (Essai d’interprétation du Coran inimitable), sortie aux Éditions du Jaguar en 1985 dans une présentation luxueuse et rééditée en 2006 en semi-poche, elle est saluée pour la qualité de son style.
Du côté des traductions laïques, les plus célèbres sont celles des orientalistes Régis Blachère (rééditée par Maisonneuve et Larose en 2002) et Jacques Berque (reprise en poche par Albin Michel en 2002). L’une et l’autre sont toutefois difficiles d’accès pour le profane. Selon de nombreux avis, Le Coran de Denise Masson est plus lisible. Le texte saint lui-même est accompagné de nombreuses notes explicatives. Publié en 1967 chez Gallimard, il est disponible dans la collection Folio (deux volumes) depuis 1980.
Cela en attendant que les spécialistes se prononcent sur la traduction de Hachemi Hafiane – lequel se recommande des travaux de Jacques Berque et de Muhammad Hamidullah, ce qui est de bon augure.
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