Citibank serre les rangs en Afrique
Les filiales africaines font profil bas depuis les déboires de la maison mère. Elles affirment échapper à la crise et rester très profitables.
Silence radio à Alger, Tunis, Rabat, Abidjan, Dakar, Douala ou Libreville… Difficile de pénétrer dans l’activité de Citibank en Afrique depuis que la maison mère new-yorkaise, Citigroup, a été emportée par la tourmente financière. L’ex-première banque mondiale doit sa survie, fin novembre, au plan de soutien de 700 milliards de dollars de l’État américain (voir encadré). En Afrique, Citibank possède des filiales dans seize pays. Ont-elles été affectées ? Existe-t-il un plan de désengagement pour renflouer le vaisseau amiral ? Seul Michel Losembe, le directeur général à Kinshasa (RD Congo), a accepté de s’exprimer : « Nous ne prévoyons aucun changement de stratégie en Afrique. Nous n’avons aucune intention de quitter le continent ou l’un des pays où nous sommes présents. Bref, Citibank n’a aucun plan de restructuration de ses activités en Afrique, qui sont toutes très profitables. »
Impossible d’en savoir plus. Les résultats obtenus sur le continent sont noyés dans un ensemble Europe, Moyen-Orient et Afrique de 24 000 salariés, qui représente environ 15 % des 81 milliards de dollars de chiffre d’affaires de Citigroup en 2007. Deux mille deux cent quatre-vingt personnes sont employées sur le continent, dont 1 030 en Égypte. « Les filiales en Afrique n’ont pas souffert de la crise financière globale. Elles sont très intégrées dans les économies locales et sont donc peu exposées aux produits financiers complexes », complète Michel Losembe. Toutefois, les situations et les activités diffèrent selon les pays. Mis à part en Égypte, où Citibank a aussi une activité de banque de détail avec 100 000 clients, le groupe exerce les métiers de banque d’investissement et d’affaires auprès de multinationales, de grandes entreprises locales, privées ou publiques, de gouvernements ou d’institutions internationales.
Présent en RD Congo depuis 1971, Citibank profite maintenant d’un secteur bancaire qui progresse de 30 % à 40 % par an. Au Cameroun, comme ailleurs sur le continent, la banque a favorisé l’implantation d’investisseurs américains, comme le lancement, en 2007, de deux sociétés de transport, à travers la Transnational Automotiv Group (Taug). En Algérie, Citibank s’est d’abord concentrée sur l’énergie et la pétrochimie. Après une augmentation de capital en décembre 2007, elle dispose de 8,8 milliards de DA (100 millions d’euros) qu’elle veut investir dans les télécommunications, le transport, le dessalement d’eau de mer… Citibank Algérie compte 300 entreprises clientes et a un volume d’engagement de 450 millions d’euros. « Nous sommes la filiale la plus profitable », assurait Kamal Driss, le directeur général, en janvier. Mais c’est aussi la première entité en Afrique à avoir subi les effets de la crise. En novembre 2007, le limogeage du PDG a forcé Citibank à se retirer de la course à la privatisation des 51 % du capital du Crédit populaire d’Algérie (CPA). L’opération lui était acquise, car elle s’était installée dans le pays en 1992. Avec ses 130 agences dans le pays, le CPA lui ouvrait les portes de la banque de détail en Algérie. Partie remise ?
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