Unis contre Boni Yayi

Malgré leurs divergences, les principaux adversaires du chef de l’État s’allient pour contester sa politique.

Publié le 11 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Le Bénin de cette fin 2008 serait un récipient perdant son eau de toutes parts… En prenant pour symbole la jarre trouée du roi Guézo d’Abomey, les partis politiques béninois ont voulu montrer leur opposition aux méthodes du chef de l’État et leur volonté de colmater, ensemble, les brèches. Réunis à Abomey et Bohicon les 28 et 29 décembre, l’alliance hétéroclite G4, G13 et Force clé – majoritaire à l’Assemblée nationale – s’en est prise à « la pratique politique mise en œuvre depuis 2006 ». Le plus virulent a été Adrien Houngbédji, président du Parti du renouveau démocratique (PRD) et candidat malheureux à la présidentielle. « Sous le président Yayi, tout change pour que rien ne change », a-t-il clamé avant de fustiger l’intense turn-over au niveau des postes à responsabilités. Après quelque mille jours de présidence de Boni Yayi, le pays a connu – entre autres – quatre ministres de l’Enseignement primaire, trois ministres des Affaires étrangères, quatre gardes des Sceaux et trois directeurs du Port autonome de Cotonou…

Au bout de deux ans et demi de pouvoir, Boni Yayi a donc réussi ce qui paraissait jusqu’alors impossible : provoquer la naissance d’un « front commun » composé de personnalités qui, par le passé, s’étaient férocement combattues. Ses tardifs appels du pied – volonté d’organiser un dialogue avec la classe politique et mise en œuvre du décret d’application de la loi portant statut de l’opposition – n’ont pas suffi à l’empêcher. « Amateurisme » et « improvisation » sont les accusations qui reviennent le plus souvent avec celle, plus grave, d’« autoritarisme », alors que l’exécutif a recours aux ordonnances pour gouverner, faute de majorité parlementaire. Un proche conseiller du président reconnaît que « le problème de Boni Yayi, c’est qu’il n’a pas de méthode de travail sérieuse. Plus qu’indécis, il est désorganisé, et cela lui nuit. »

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Faudra-t-il attendre la présidentielle de 2011 pour que la situation se débloque ? Pour l’instant unanime, l’opposition ne souhaite pas adopter une attitude stérile et veut organiser une réflexion sur les différents secteurs de l’économie nationale. De quoi élaborer une « vision » qui nourrirait les débats à l’Assemblée et susciterait des propositions d’amendements. 

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