En toutes lettres

De nombreux lecteurs ont répondu à notre invitation (voir J.A. n°2490) et fait connaître leur sentiment sur J.A., son évolution et ses perspectives. Quelques critiques, beaucoup d’éloges et des suggestions souvent pertinentes.

Publié le 10 décembre 2008 Lecture : 7 minutes.

Chapeau bas !

– Je tiens à témoigner mon soutien à J.A. à l’occasion de la parution de son 2 500e numéro. Je suis un lecteur relativement récent, eu égard au demi-siècle d’existence de l’hebdomadaire. Néanmoins, je crois pouvoir dire que depuis deux ans je n’ai pas manqué une seule semaine. Mes études m’ont mené dans plusieurs grandes écoles de France, où l’on m’a recommandé de nombreuses lectures. Mais, de toutes celles que je me suis hasardé à fréquenter, Jeune Afrique est la seule qui m’ait jamais conquis. La pertinence des informations, la justesse du ton, l’élégance du style, une rigueur orthographique sans égale… Autant d’éléments qui me conduisent à conclure, sans l’ombre d’une hésitation, que Jeune Afrique compte parmi les deux ou trois publications de qualité qui subsistent dans la presse française et dont l’existence garantit encore à celle-ci, en dépit de tout, de belles lettres de noblesse.

la suite après cette publicité

Fabrice Langrognet, étudiant, Colmar, France

Parlez-nous de la nature

– Merci de m’avoir rendu si heureux et de m’avoir donné l’impression de pouvoir lire et suivre l’actualité du monde sans être idiot. Jeune Afrique a toujours eu mon respect, parce qu’il parle du Tiers Monde, de l’Afrique, c’est-à-dire qu’il parle de moi sans m’humilier, ni m’insulter, ni attenter à ma dignité. J.A. nous secoue, comme on secoue un arbre pour cueillir ses meilleurs fruits.

J’ai toujours considéré J.A. comme un miraculé, car censure et censeurs, difficultés et embûches, copiages et piratages n’ont pu l’achever. Au grand dam de quelques-uns !

la suite après cette publicité

Je demande à la rédaction de nous parler davantage de la nature et des grands défis environnementaux du continent. Pourquoi ne pas présenter chaque semaine un site naturel grandiose ou l’un des innimbrables parcs naturels du continent ?

J’aimerais aussi que, comme au bon vieux temps, la rédaction organise des concours de culture générale où l’on pourrait gagner des livres ou d’autres récompenses. Un moyen de stimuler les lecteurs et de doper les ventes. La rédaction pourrait aussi nous offrir, de temps en temps (comme le font Géo ou National Geographic), une carte du monde ou de l’Afrique, ou encore une carte géopolitique.

la suite après cette publicité

Samir Doghri, Den Den, Tunisie

Les blogueurs aussi

– Le Groupe Jeune Afrique a compris très tôt que l’information est une matière première stratégique, surtout pour nos pays. Pour améliorer la section "Courrier des lecteurs" et suivre l’évolution du monde actuel, il faudrait y intégrer une sous-section mettant à l’honneur des blogueurs africains, ou qui parlent de l’Afrique.

Boubacar Dramé, Dakar, Sénégal

Et le sport ?

– Je suis sénégalais, retraité d’Air Afrique, de formation technique (finance-comptabilité) et très versé dans les lettres.

Globalement, J.A. est un (très) bon journal, il est équilibré, documenté et riche en articles traitant avec bonheur de la politique, l’économie, la société et la culture.

Mes suggestions :

– J.A. devrait mettre l’accent sur le combat pour la démocratie et la liberté de la presse en Afrique où l’Etat de droit est un vain mot.

– J.A. doit investir en Afrique par la formation. Je pense à une école de journalisme.

– J.A. Livres avait été intéressant, surtout les Dossiers secrets. Songez à publier les jeunes auteurs en y associant d’autres, plus connus.

– Il manque une rubrique "sports". Le sport, c’est la vie, la santé, dit-on.

Longue vie à J.A., qui a contribué à ma culture en général.

Samba Konté, Wodobere, Sénégal

Il n’y a que les imbéciles…

– J.A. change, se métamorphose et se remet en question sans cesse. C’est la preuve de l’intelligence et de la passion de ceux qui le font. Parce qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

Permettez-moi néanmoins de vous poser une question : pourquoi, à l’instar de tous les grands périodiques, J.A. n’a-t-il pas son propre caricaturiste ? La caricature, qui traite sur le mode de la dérision des situations graves, est un art subtil qui suppose une grande culture général, un suivi minutieux des événements et exige une réaction rapide.

Sonia Brakni, Chemtou, Tunisie

Fenêtre africaine

– Je suis une lectrice de longue date de votre journal, qui m’aide à mieux comprendre ce monde compliqué. Vous me permettez de le voir par la fenêtre africaine et, par ce biais, de m’y situer moi-même. En tant que professeure allemande, je tiens à faire connaître cette vision à mes élèves, qui sont pour la plupart issus de cultures bien différentes.

Ce que j’apprécie aussi, c’est de lire dans Jeune Afrique des informations bien avant de les trouver dans d’autres médias d’ici. Malgré cela, vous réussisez à ne pas tomber dans les pièges de la chasse à l’actualité. Au contraire, on peut remarquer dans vos articles un souci permanent d’écrire avec jugement et pondération, et en même temps avec engagement et courage.

Leni Reichhart, Weeze, Allemagne

Le pré carré, on connaît

– Joyeux anniversaire pour ce numéro 2500, qui est aussi le nôtre, à tous et à toutes. Des critiques ? Deux essentiellement.

– Trop de Tunisie. Rien qu’avec ce que je lis sur ce pays dynamique (économiquement), je pourrais moi aussi en faire une thèse de… 1200 pages (clin d’oeil à André Lewin !) sur ce pays.

– Pas assez de sujets ni de grands reportages sur l’Afrique orientale et australe, le Nigeria, le Ghana et la Gambie. Certes,on parle anglais dans ces pays, mais J.A. a la possibilité d’avoir des collaborateurs polyglottes, non ? Le pré carré français, on connaît. Des orteils jusqu’au dernier poil sur le crâne.

J.A. a accompagné la décolonisation dans les années 1960. Il devrait plus mettre l’accent sur les succès et les échecs économiques actuels.

Obambé Gakosso, Gisors, France

Ancients et nouveaux

– A l’occasion de ce numéro 2500, je tiens à adresser mes félicitations à toute la rédaction. Le journal a fait du chemin avec les anciens comme Béchir Ben Yahmed ou feu Sennen Andriamirado et, bien entendu, les nouveaux. Je vous encourage à continuer dans cette voie en consacrant un peu plus d’attention à la bonne gouvernance dans les pays africains, ainsi qu’aux problématiques de la pauvreté, de l’environnement et de la contrefaçon.

Elie Ngoungourou, Libreville, Gabon

Où sont passées les caricatures ?

– Le long chemin accompli par Jeune Afrique relève du parcours du combattant. Personne ne peut ignorer les obstacles que le journal a eu à surmonter, surtout la censure et le "copillage" récemment mentionné (J.A. n° 2492). Et si je m’estime aujourd’hui fier en tant qu’Africain d’avoir un journal de cette valeur-là, j’ai une petite remarque à faire.

J’ai encore en tête les nombreuses caricatures que je voyais dans J.A. au milieu des années 1980, quand j’étais enfant. Pour moi, ce n’étaient que des dessins insignifiants et ridicules jusqu’à ce que mon grand-père m’en explique la signification et l’intérêt. Peut-être est-ce la raison pour laquelle la première chose que je fais, dès que j’achète mon numéro, c’est de voir le dessin de la semaine. Je pense que les caricatures manquent aujourd’hui à tout lecteur fidèle à Jeune Afrique.

Habib Sassi, par courriel

Documentation appropriée

– Muraho ! Professeur d’histoire dans un collège de Kigali, j’ai découvert Jeune Afrique grâce à mon père. Abonné à J.A., ce dernier me mettait, dès ma tendre enfance, le journal dans les mains et, à cette époque-là (fin des années 1980-début des années 1990), je me contentais de contempler les photos et les dessins de Nelson Mandela ou de Thomas Sankara.

A l’âge de 12 ans, tout s’accéléra : je savais lire, je comprenais facilement le français. Mon père commença alors à m’envoyer chercher son hebdo chez un ami. Piqué par la curuosité, je me rendis très vite auteur d’une "infraction" digne de mon âge : en cours de route, je déchirais l’emballage qui servait à protéger le journal et je m’asseyais sur le gazon pour découvrir, avant mon père, les nouveaux articles de Béchir Ben Yahmed, François Soudan, Fouad Laroui, etc. Je n’ai jamais été puni pour ce délit… La lecture de J.A.m’a été bénéfique tout au long de mes études. Chargé aujourd’hui d’enseigner, entre autres, la colonisation de l’Afrique, l’esclavage et l’évolution de l’humanité, je n’ai pas eu de difficultés à trouver une documentation appropriée.

Dantès Singiza, Kigali, Rwanda

En excellent français

– J’habite à l’étranger depuis une cinquantaine d’années. Pour ne pas perdre ma langue, j’ai absolument besoin de lire en français. C’est pourquoi j’ai été abonné à plusieurs journaux et hebdomadaires durant des années. Cependant, c’est sur Jeune Afrique que je me suis fixé depuis longtemps. Je le reçois régulièrement et l’attends avec impatience. Il est écrit dans un français excellent. Il parle de l’Afrique d’une manière on ne peut plus approfondie. Grâce à "Ce que je crois", je pense avoir élargi mes horizons. Jeune Afrique nous informe et nous aide à comprendre le pourquoi d’un événement, d’une situation, et surtout ce qu’il y a derrière. Très souvent, on ne trouve pas ces informations ailleurs, ou alors elles sont superficielles.

Joseph Sitbon, Sundsbruk, Suède

Commes les Etats-Unis

– Félicitations et indéfectibles encouragements pour la constance et la régularité sur un marché fort houleux. Mais surtout pour la pertinence des articles dans leur ensemble. Jeune Afrique est dans l’espace médiatique mondial ce que sont le setats-Unis dans le monde. Il s’impose et s’invite. Dans le bon sens.

Kléber Kungu, Kinshsa, RD Congo

La une de 1977

– Ma vie se confond avec celle de Jeune Afrique. Né en 1963, j’ai découvert pour la première fois ce journal en 1977 alors que je n’avais que 14 ans. La une était consacrée aux événements intervenus au Bénin (l’agression du pays par des mercenaires) alors dirigé par le camarade-président Mathieu Kérékou et dont la photo faisait apparaître les yeux rouges, signe évident de la colère mal contenue  de Son Excellence.

Oumarou Magagi-Tanko, Niamey, Niger

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires