Barck, Hussein, Granny sarah et les Anglais

Publié le 10 décembre 2008 Lecture : 1 minute.

Le grand-père de Barack Obama détestait les Anglais. Et pour cause : battu matin et soir, des ­semaines durant, il a passé deux douloureuses années dans une prison kényane de haute sécurité, entre 1949 et 1951. C’est en tout cas ce que raconte aujourd’hui Granny Sarah, 87 ans, grand-mère paternelle du président élu des États-Unis et l’une des trois épouses d’Hussein Onyango Obama. « Il m’a dit qu’ils lui serraient les testicules entre deux tiges de métal et qu’ils avaient percé ses ongles et ses fesses avec une pointe acérée, alors qu’il était maintenu pieds et poings liés, face contre terre », rapporte Sarah Obama dans une interview au magazine Time. Son petit-fils, qui, dans un de ses livres, avoue avoir craint que son grand-père ait été un « collaborateur » des colons, peut être rassuré. À en croire Sarah, Hussein Onyango était soupçonné par les Anglais d’être un informateur de la rébellion mau-mau, qui commençait à s’organiser. Il était alors employé de maison chez un officier britannique. D’ethnie luo, comme Sarah, il se serait rapproché des Kikuyus, les instigateurs de la révolte mau-mau, à son retour de Birmanie, où il avait servi en tant que cuisinier dans l’armée britannique pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dans Les Rêves de mon père, Barack fait brièvement allusion à cet épisode, mais se borne à indiquer qu’après avoir été détenu pendant « plus de six mois » son grand-père avait été déclaré « innocent ». À partir de 1952, la rébellion mau-mau fut réprimée dans le sang : au moins 12 000 victimes côté kényan, moins d’une quarantaine côté anglais. Certains historiens avancent même le chiffre de 50 000 morts chez les insurgés. Aujourd’hui, Granny Sarah explique que son époux, mort en 1975, conserva jusqu’au bout un vif ressentiment à l’égard des Anglais. Il y a un an, dans un autre entretien, elle racontait qu’il « respectait le pouvoir blanc », même s’il n’aurait « jamais toléré un abus de pouvoir », sans mentionner son séjour en prison. 

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