Micmac dans le Big Mac

Publié le 10 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

La petite mais puissante Association du Sahara marocain (ASM) a fini par faire plier le géant McDonald’s. Le 1er décembre, la chaîne de restauration américaine a dû faire acte de contrition pour avoir distribué dans ses menus « happy meal » destinés aux enfants des jouets accompagnés d’une carte du royaume amputé de ses provinces du Sud. « Nous regrettons profondément cette erreur et présentons nos excuses à nos fidèles clients et à nos concitoyens », indique un communiqué de la filiale locale de McDo.

Cette demande de pardon a été préparée par les avocats américains de la société, celle-ci étant peu désireuse de pâtir de sa bévue (elle ne cesse de concéder de ­nouvelles franchises dans les grandes villes du pays). Sa direction plaide la faute « non intentionnelle » et précise que les jouets ont été reçus emballés d’un prestataire de services en France. Bref, il s’agissait d’éteindre au plus vite le feu des critiques. Dès le 20 novembre, en effet, Mohamed Reda Taoujni, le très nationaliste président de l’ASM, avait adressé à Nacer Alami, le PDG de First Rest, la société en joint-venture avec McDonald’s au Maroc, une virulente lettre de protestation. Il avait aussitôt reçu le soutien de plusieurs partis politiques et des mouvements islamistes, pas fâchés de cette occasion de dénoncer l’impérialisme américain.

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Les provinces du Sud sont sous souveraineté effective du Maroc depuis le départ des Espagnols, en 1975, bien que les Sahraouis du mouvement Polisario revendiquent leur indépendance.

Après la protestation de l’ASM, McDonald’s a aussitôt retiré les jouets de la circulation. « Nous avons prévu de rencontrer les représentants de la société au Maroc après la fête de l’Aïd, le 8 décembre, pour nous mettre d’accord sur une campagne visant à sensibiliser les jeunes Marocains à l’intégrité territoriale de leur pays. Nous surveillons de très près le comportement des entreprises étrangères sur cette question », explique Taoujni.

McDo n’est pas la première à devoir se plier aux injonctions de l’ASM. En 2006, l’association avait convaincu une entreprise de pêche espagnole de demeurer dans le port de Laayoune alors qu’elle envisageait de s’en retirer à la suite de pressions des organisations séparatistes. 

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