Droit au but

Publié le 10 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Puisque J.A. publie cette semaine son 2 500e numéro et que – une fois n’est pas coutume – nous consacrons une bonne part de cette livraison à vous parler de nous, l’heure est venue de faire mon « outing ». Oui, j’ai deux passions : le journalisme et… l’OM. Vous avez bien lu : l’Olympique de Marseille. Vous me permettrez donc de profiter de la fenêtre de tir inespérée que m’offre ce numéro spécial pour vous confesser mon secret. 

L’« Ohème », comme on dit là-bas, c’est un club à part. En France, la cause est entendue : plus gros palmarès, seul club à avoir remporté la prestigieuse Ligue des Champions, équipe dont les matchs sont les plus diffusés à la télé, celle qui draine le plus grand nombre de supporteurs, suscite le plus d’articles de presse ou de commentaires, etc. Une performance, quand on sait que Marseille n’a remporté aucun titre depuis 1993…

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Mais l’Olympique de Marseille, c’est aussi le club des Africains. L’identité très « Sud » de la cité phocéenne n’y est pas pour rien. La population marseillaise, fruit de 2 600 ans d’immigration pas vraiment choisie, est un véritable melting-pot, un cocktail étonnant mais vivifiant. Le premier port de commerce de la Méditerranée est une ville cosmopolite, ouverte sur les cultures du monde en général et de l’Afrique en particulier. Marseille, c’est aussi la première ville comorienne, la deuxième cité kabyle (après Tizi-Ouzou), avec un zeste de Dakar, de Bamako ou de Tunis.

L’équipe de football est à son image. On y cultive les succès comme les excès, on y admire les hommes au caractère bien trempé pour rester poli ! Dans les gradins du Stade-Vélodrome, un public arc-en-ciel. Suffisamment en tout cas pour ne pas laisser pénétrer dans cette enceinte un des plus détestables fléaux du foot moderne et de nos sociétés, le racisme.

L’OM adore les stars africaines : Larbi Ben Barek, Salif Keita, Joseph-Antoine Bell, Abedi Pelé, George Weah, Didier Drogba, entre autres, y ont multiplié les exploits. L’équipe actuelle ne dément pas cette attirance pour les joueurs du continent : un Nigérian, trois Sénégalais, un Marocain, un Algérien, un Burkinabè, un Camerounais, un Ivoirien… Sans parler des internationaux français aux racines tunisiennes (Ben Arfa) ou congolaises (Mandanda).

Cerise sur le baklava ou sur le bégné dougoub (beignet à base de mil, en wolof), le président du club est… noir. Pape Diouf, 57 ans, est un cas unique en Europe, une « anomalie », comme il se définit lui-même. Vous pourrez lire dans la prochaine livraison de Jeune Afrique l’étonnant parcours de cet enfant d’Abéché et de Dakar. Décidément, Marseille cultive sa différence. Et c’est pour ça qu’on l’aime. Surtout moi…

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