Controverse sur le marquage d’origine
Tout vêtement doit indiquer sur une étiquette sa provenance, tel est le principe de la norme « Made in », prônée par un projet de règlement européen qui remonte à 2005. Objectif : offrir une traçabilité aux clients européens et limiter la contrefaçon. « Faux ! » rétorquent les pays du sud de la Méditerranée. En avril 2007, la Tunisie, le Maroc, la Jordanie, rejoints par la France, l’Allemagne, la Belgique, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la Suède, signent la déclaration de Tunis, qui juge ce règlement « inopportun ». « Il est discriminatoire, fulmine Néjib Karafi, directeur du Centre technique du textile. Ou alors il faut l’appliquer à tout et tout le monde. Au fil qui vient d’Asie, au tissu de Turquie, etc. » En outre, les concurrents directs du Maghreb dans le textile (la Roumanie, la Turquie et la Bulgarie) en sont exonérés. Les Tunisiens craignent aussi qu’elle n’effraie les grandes marques délocalisées chez eux (Benetton, Aubade, Lacoste…). L’Italie, qui est à l’origine du lobbying en faveur du marquage d’origine, vient d’ailleurs d’être désavouée. La justice italienne avait saisi en 2004 un lot de vêtements importés de Tunisie à la marque Montezemolo, de l’homme d’affaires Renzo Guazzini, au motif que leurs étiquettes indiquaient made in Italy. Guazzini a été relaxé en avril 2008, les juges considérant finalement que le tissu et le modèle étaient bien italiens.
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