BHP Billiton renonce à son offre de rachat de Rio Tinto
Publié le 8 décembre 2008 Lecture : 1 minute.
L’Afrique doit-elle se réjouir de l’annonce tombée le 25 novembre ? Un an après avoir lancé une OPA sur le numéro trois mondial, Rio Tinto, – valorisé à l’époque à 138,1 milliards de dollars et 66 milliards aujourd’hui – le premier groupe minier mondial, BHP Billiton, jette l’éponge. La crise financière, l’effondrement des cours et la baisse de la demande chinoise rendent à présent hasardeuses les consolidations dans un secteur passé en quelques mois de l’euphorie à l’atonie.
« Le problème de la dette du nouvel ensemble a porté les risques à un niveau inacceptable », a reconnu le directeur général de BHP, Marius Kloppers. Après le rachat d’Alcan, en octobre 2007, pour 37,1 milliards de dollars, Rio Tinto affiche une dette de 42 milliards de dollars.
Sur le continent, ces deux groupes opèrent dans une vingtaine de pays. Avec un chiffre d’affaires cumulé de 89,2 milliards de dollars en 2007 (59,5 milliards pour BHP Billiton et 29,7 pour Rio Tinto), le nouveau mastodonte aurait contrôlé 38 % du marché mondial de fer, 25 % pour l’aluminium et le charbon, et 15 % pour le cuivre.
Difficile dans ces conditions, pour les sidérurgistes, de négocier les prix et impossible, pour les États, de négocier au mieux les conventions minières. C’est principalement le cas en Guinée-Conakry. BHP Billiton est présent sur le projet de l’usine d’alumine de Sangaredi, dans l’ouest du pays, estimé à plus de 3 milliards de dollars. Le début de la production est attendu pour 2010. Rio Tinto – déjà présent via Alcan et sa filiale, la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG) – souhaite exploiter le fabuleux gisement ferreux de Simandou, dans le sud-est du pays. Ce site dispose de réserves estimées entre 8 à 11 milliards de tonnes. Mais à ce jour, les négociations piétinent.
Moins triomphants, ces deux géants vont sans doute devoir réduire leurs exigences. Mais les pays producteurs, affectés par la baisse des prix, sont aussi dans l’obligation de revoir à la baisse leurs espérances. Sous peine de menacer les projets.
