Lutte à mort
Entre le gouvernement et les royalistes de la PAD, qui veulent sa chute, un apaisement paraît bien improbable.
D’un côté, le gouvernement dirigé par Somchai Wongsawat, beau-frère de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, un affairiste populiste, populaire dans les masses rurales du nord du pays, mais notoirement corrompu.
De l’autre, les partisans du roi Bhumibol Adulyadej (81 ans), qui règne sur cette monarchie constitutionnelle qu’est la Thaïlande depuis 1946. Regroupés au sein de l’Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), ils représentent les élites traditionnelles de Bangkok et les classes moyennes. Entre les deux camps, une lutte à mort est engagée.
Tout commence en 2006, quand Thaksin est renversé par des militaires royalistes et contraint à l’exil au Royaume-Uni. L’année suivante, ses lieutenants reviennent au pouvoir à la faveur d’élections législatives. Au mois d’octobre dernier, l’ancien Premier ministre est condamné à deux ans d’emprisonnement pour conflit d’intérêts.
Mais les militants de la PAD ne s’en contentent pas. Résolus à renverser le gouvernement par tous les moyens, ils occupent depuis le 26 août le siège du gouvernement, contraint de se replier dans un aéroport désaffecté non loin de la capitale. Le 25 novembre, celui-ci est à son tour assiégé par 10 000 manifestants vêtus de jaune, la couleur symbole de la monarchie, tandis que d’autres envahissent l’aéroport international de Suvarnabhumi et interrompent la circulation sur l’axe routier qui relie celui-ci à Bangkok. Des heurts violents ont lieu. Ils font de nombreux blessés.
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