Al-Azhar lève un coin du voile

Publié le 8 décembre 2008 Lecture : 1 minute.

Le ministère égyptien des Waqf s’apprête à publier un livre intitulé Al-niqâb ‘âda wa laysa ‘ibâda (« Le voile est une tradition, non une obligation »), dont les auteurs sont des voix aussi autorisées que le ministre des Waqf lui-même, Mahmoud Hamdi Zaqzouq, le ­fameux recteur d’Al-Azhar, Sayyed ­Tantaoui, et le mufti de la République, Ali Joma, lesquels entendent « contrer les prêcheurs du satellite et répliquer à leurs fatwas bizarres », dixit Zaqzouq.

Cette prise de position inédite ne ­concerne certes pas le voile léger, mais le niqab, voile intégral couvrant le visage. Là comme ailleurs, ce sont les plus conservateurs qui avaient eu jusque-là le dernier mot, affirmant à grand renfort d’exégèse et de hadiths que le niqab est une contrainte religieuse et que tout en la femme est ‘awra (« partie à cacher »). Le cheikh Youssef al-Qaradhaoui, qui officie sur la chaîne Al-Jazira, n’en pense pas moins lorsqu’il soutient que remettre en cause l’avis des anciens quant à la nécessité du niqab relève de l’ignorance de la charia, s’en sortant par cette pirouette : « Il ne faut pas dénoncer la femme qui se couvre le visage, de même que celle-ci ne doit pas dénoncer la femme qui le découvre. »

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Pour les laïcs, c’est une première brèche dans le dispositif religieux officiel quant à l’interprétation du voile, fût-elle prison­nière de l’éternelle question : que faut-il décou­vrir de la femme ? Ils constatent en tout cas que le problème du port du voile, qui a été posé pour la première fois en Égypte en 1923, lorsque la féministe Hoda Chaaraoui l’a ôté en public, continue de ­faire débat, la dernière controverse datant de novembre 2006, lorsque Farouk Hosni, ministre de la culture, s’alarma de la généralisation du hidjab dans son pays.

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