Le défibrillateur
 et la mort subite

Membre correspondant de l’Académie de médecine.

Publié le 4 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Un footballeur de Sedan a été sauvé récemment par l’utilisation d’un défibrillateur automatique externe (DAE). Un joueur de Valenciennes, encore dans le coma après un malaise cardiaque, aurait pu en bénéficier ainsi que des centaines d’autres victimes qui, chaque année, présentent brutalement une perte de connais­sance avec pâleur et disparition du pouls (« mort ­subite »). La preuve : en 2005-2006, on a recensé au ­Canada et aux États-Unis 2 991 victimes, dont 291 ont béné­ficié du DAE. Parmi celles-ci 33 % ont survécu, quand le massage cardiaque seul n’a entraîné que 8 % de survie.

Qu’est-ce que le DAE ? C’est un condensateur muni de deux électrodes qu’on pose sur la poitrine et qui peut délivrer un choc électrique. L’appareil fait lui-même le diagnostic de risque mortel (fibrillation ventriculaire). Dès lors le DAE peut : soit déclencher le choc sans intervention humaine, soit il émet un signal visuel ou sonore pour que le secouriste appuie sur le déclencheur. Tout le monde peut utiliser le DAE après une formation très brève (à Montbard, en France, la moitié des 25 000 habi­tants ont reçu cette formation). Mais la simple lecture du mode d’utilisation permet à quiconque d’intervenir en urgence d’autant que le choc ne se produit pas si le DAE ne l’a pas jugé nécessaire.

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En attendant que le DAE soit en place, le massage cardiaque doit être entrepris, puis continué après le choc. Il n’y a que trois à quatre minutes pour sauver une victime. D’où la nécessité de disposer les DAE de façon très visible dans les lieux très fréquentés (stades, salles de spectacles, gares, aéroports, centres commerciaux, entre­prises, etc.), dans des lieux à risques (salles de sport, etc.) ou dans des lieux isolés (avions, bateaux, refuges de montagne, etc.). Par exemple, l’aéroport de Chicago a installé 150 DAE, la ville de Nancy 60, les hôtels Accor 1 500, et certaines compagnies aériennes commencent à équiper leurs avions. Les marathons bien organisés en disposent le long du parcours. En revanche, Paris n’en a prévu que 236 en 2008 et Marseille 60 seulement.

Avec le DAE, sauver une vie ne coûte pas cher. Environ 2 000 euros par appareil, y compris les frais de signa­létique et d’éducation du ­public le plus large possible. Un coût qui n’est pas si élevé pour éviter les morts subites. 

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