Pari ouest-africain 
pour Randgold Resources

Après s’être fortement développée au Mali, la société minière sud-africaine s’implante en Côte d’Ivoire et vise d’autres pays francophones. Objectif : doubler de taille d’ici à 2012.

Publié le 4 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

«Nous allons consacrer 43 millions de dollars aux opérations d’exploration en 2009. Toute notre stratégie de croissance repose sur les mines d’Afrique de l’Ouest », explique Mark Bristow, président-directeur général de la société Randgold Resources. Lancée en 1995 et cotée en Bourse depuis 1997, la petite entreprise sud-africaine connaît une ascension fulgurante. En dix ans, ses ressources sont passées de 2 millions d’onces d’or à près de 14 millions. Elle compte aujourd’hui 6 000 employés, présente un chiffre d’affaires de 283 millions de dollars en 2007 (260 millions au troisième trimestre 2008) et n’a plus rien à envier aux majors que sont AngloGold, Harmony ou encore Eldorado.

Morila arrive en fin de vie

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C’est Alpha Oumar Konaré, alors président du Mali, qui a ouvert à Mark Bristow les portes de l’ancien Empire mandingue en 1992. La compagnie y a exploité, à partir de 2000, la mine de Morila, au sud du pays, qui a fourni 5 millions d’onces d’or au cours des huit dernières années. Arrivée en fin de vie, elle sera transformée en complexe agricole à partir du mois d’avril 2009. C’est aujourd’hui le site de Loulo, non loin de la frontière sénégalaise, qui est le fer de lance des activités. La production à ciel ouvert a débuté en septembre 2005. Son exploitation souterraine, qui monte en cadence, va permettre d’augmenter le traitement du minerai de 90 000 tonnes au début de l’année prochaine pour faire passer la production du complexe à près de 400 000 onces par an à la fin de 2009.

L’autre grand chantier du groupe se trouve à Tongon, au nord de la Côte d’Ivoire, un projet qu’initialement le sud-africain ne comptait pas exploiter. « J’ai changé d’avis, indique Bristow. Le processus politique est sur de bons rails et le président Gbagbo et son Premier ministre, Guillaume Soro, sont très attachés à son développement. » Au début de novembre, le PDG a effectué une visite sur place afin de finaliser avec les autorités les modalités de la convention d’exploitation de la mine d’or pour laquelle il a obtenu de nombreux avantages fiscaux. Les travaux de lancement de l’usine de traitement, d’une capacité de 300 000 tonnes de minerais par mois, doivent débuter en janvier 2009 pour une entrée en activité un an plus tard. Le projet est piloté en Côte d’Ivoire par Lamine Fadika, ancien ministre des Mines et de l’Énergie d’Henri Konan Bédié. Selon les études réalisées, le site dispose d’un potentiel de 3,16 millions d’onces. La compagnie prévoit d’investir 280 millions de dollars. La production devrait atteindre 290 000 onces par an lors des deux premières années, puis 270 000 onces les suivantes, pour une durée de vie d’une dizaine d’années. Ce qui permettra de faire passer la production de Randgold de 400 000 onces en 2008 à près de 800 000 en 2012.

Les responsables du groupe, qui disposent d’une trésorerie de 262 millions de dollars, parient aussi sur l’avenir. Dans l’est du Sénégal, Randgold Resources va sonder dans les prochains mois le site de Massawa, sa plus récente découverte, dont le potentiel est estimé à « plusieurs millions d’onces ». Au Burkina et au Ghana, les géologues continuent leurs études sur différents permis. En Afrique centrale, spécialement en Centrafrique et en République démocratique du Congo, Randgold Resources pourrait s’associer à des juniors pour exploiter une zone où « les investissements sont risqués ». 

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