Chirac se met à l’eau

La fondation créée par l’ancien chef de l’État français veut favoriser « un accès universel » aux ressources hydriques et à l’assainissement.

Publié le 4 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Lors de la première conférence (« L’eau pour la paix, la paix pour l’eau ») organisée sous l’égide de sa fondation, le 13 novembre au siège de l’Unesco, à Paris, l’ancien président français Jacques Chirac a estimé qu’il fallait « consacrer l’accès à l’eau comme un droit humain universel » et en faire « un bien commun, à l’abri de tout accaparement ». Faute de quoi 900 millions de personnes continueront de mettre leur santé en danger en buvant, alors même qu’un engagement de 1,4 milliard de dollars par an jusqu’en 2025 permettrait de « réaliser l’accès universel à l’eau et à l’assainissement ». Proposition de financement très chiraquienne : « Un mécanisme de taxe applicable au transport maritime de marchandises. »

La question de l’eau potable n’est pas nouvelle, mais la volonté politique d’y remédier fait défaut. La Convention des Nations unies de 1997 sur les cours d’eau internationaux n’a toujours pas été ratifiée par un nombre suffisant de pays pour entrer en vigueur… Quant aux tables rondes organisées dans la perspective du 5e Forum mondial de l’eau (Istanbul, 16-22 mars), elles ont souligné l’acuité du problème, esquissé un ensemble de solutions théoriques et… aligné les vœux pieux.

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Une fois n’est pas coutume, le seul exemple concret de coopération transfrontalière réussie est venu d’Afrique. Réunis au sein de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), le Sénégal, le Mali, la Mauritanie et la Guinée ont, après bien des errements, réussi à construire une « plate-forme solidaire de prospérité » permettant une gestion commune des ressources liées au fleuve. Exemple mis en avant par Mohamed Salem Merzoug, le haut-commissaire de l’OMVS : le barrage de Manantali, situé au Mali mais propriété commune de trois États. Le fleuve est considéré comme une « zone internationale de souveraineté partagée ». Il est géré en commun et les bénéfices sont distribués de façon « équitable et raisonnable ». L’idée est de dépasser les notions conflictuelles de « pays d’amont » et « pays d’aval » qui prévalent la plupart du temps. Utopique ? Non : nécessaire.

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