Où sont les économistes ?

Les dix-sept conseillers économiques qui figurent dans l’équipe de transition de Barack Obama ont un point commun : ils sont vieux ! Leur âge moyen avoisine 62 ans, le plus jeune a 49 ans. En outre, les gens sérieux n’y sont pas légion. On y trouve peu de consultants dotés d’une solide expérience économique, capables de s’y retrouver dans les complexités de la crise financière et de la politique budgétaire, de la finance et du commerce mondiaux, de la réforme fiscale et des dépenses d’infrastructures prioritaires, de l’assurance maladie, de l’éducation et de l’environnement. L’expérience de la gestion d’une entreprise n’aide en aucune manière à mettre en œuvre de vastes réformes de structure.

La plupart de ces messieurs et dames paraissent complètement hors du coup – au mieux dépassés, au pire bons pour la chaise roulante. On n’y relève que quatre économistes dignes de ce nom : Roger Ferguson, Larry Summers, Laura Tyson et Paul Volcker. Mais où sont les Austan Goolsbee, Jason Furman et Peter Orszag ? Où sont les Jo Stiglitz et les Paul Krugman ? Même si ces derniers ont d’autres engagements, il existe des dizaines d’économistes jeunes, intelligents et avisés capables de jouer un rôle utile pendant la période de transition.

L’équipe présidentielle compte beaucoup trop d’avocats (huit). L’Amérique est étouffée par une infrastructure juridique hypertrophiée et une pléthore de lawyers présomptueux. Un peu comme le Royaume-Uni d’avant Margaret Thatcher l’était par le syndicalisme.

Pour ne rien arranger, David Bonin, Jennifer Granholm, Antonio Villaraigosa et Robert Reich sont des protectionnistes patentés. Tyson a longtemps été une cryptoprotectionniste et Summers a souvent franchi la frontière entre la critique raisonnable de certains errements de la mondialisation et le simple protectionnisme commercial.