Les compteurs à zéro
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On efface tout et on recommence. Tel est, en substance, le message adressé le 17 novembre par George W. Bush au « Guide » Mouammar Kadhafi. Le président américain met ainsi un terme à une rupture qui aura duré trente-huit ans. La brouille a commencé en juin 1970 avec la décision du colonel libyen de fermer la base aérienne américaine de Wheelus, installée près de Tripoli depuis 1947. S’ensuivent le départ du chef de la mission diplomatique américaine (1972), puis la destruction de l’ambassade des États-Unis par des émeutiers libyens (1979).
Inscrite depuis par le département d’État sur la liste des « États voyous », la Libye n’en sortira qu’en juin 2006. Entre-temps, il y a eu les attaques américaines et les représailles libyennes, notamment l’attentat contre la discothèque des GI’s à Berlin-Ouest (avril 1986) et un avion de la PanAm (Lockerbie, décembre 1988). Grâce à l’intervention de Seif el-Islam, l’un des fils de Kadhafi, Tripoli accepte d’indemniser les familles des victimes (10 millions de dollars chacune, soit 2,7 milliards de dollars) et de renoncer au terrorisme et à son programme d’armes de destruction massive. Mais des familles de victimes américaines mécontentes déposent de nouvelles plaintes pour réclamer 6 milliards de dollars supplémentaires. Seif intervient à nouveau pour fixer un deal définitif, le 14 août 2008 : 1,5 milliard de dollars contre le retrait de toutes les plaintes en cours ou à venir. « Cette histoire douloureuse est maintenant dernière nous », a dit George W. Bush. Place désormais à la relance des échanges économiques : le déficit commercial des États-Unis avec la Libye est de 3 milliards de dollars en 2008 (à cause des achats de pétrole). Leurs entreprises feront tout leur possible pour le combler.
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