Nkunda s’en prend aux Chinois
Le chef rebelle Laurent Nkunda a fait connaître, le 16 novembre, ses revendications au médiateur mandaté par l’ONU, Olusegun Obasanjo. Parmi ces exigences, qui portent essentiellement sur les conditions du dialogue avec Kinshasa, figure la renégociation de tous les contrats signés par le gouvernement avec des entreprises chinoises. En 2007, en échange d’un prêt de 9,2 milliards de dollars (versé en trois tranches), dont une partie doit servir à la construction d’infrastructures par des entreprises chinoises, Kinshasa a accepté de céder à Pékin 10,6 millions de tonnes de cuivre et 620 000 tonnes de cobalt.
Laurent Nkunda a donc désormais des revendications dont la portée ne se limite ni à la politique, ni à sa région, le Nord-Kivu, ni à une cause communautaire. Depuis la reprise des combats, en août dernier, il se voit un destin national. « Nous devons poser les problèmes congolais dans leur globalité », explique Bertrand Bisimwa, le porte-parole de son mouvement, le Congrès national de la défense du peuple (CNDP).
Le choix des « contrats chinois » est également calculé. L’opposition congolaise voit d’un mauvais œil ces accords, les suspectant de léser les intérêts nationaux. De leur côté, les bailleurs de fonds occidentaux les désapprouvent en l’état, considérant qu’ils augmentent la dette extérieure. En optant pour ce sujet polémique, le chef de guerre essaie donc de s’attirer les faveurs de la communauté internationale. La tactique est vaine, le CNDP étant suspecté de profiter de l’exploitation illégale des ressources minières du Nord-Kivu. Le mouvement s’est également attiré les foudres de Pékin. De son côté, un conseiller du chef de l’État rappelle que « Nkunda n’a même pas lu les contrats », avant d’ajouter : « Et puis, quand on prétend au pouvoir, on respecte les institutions. Le Parlement en a déjà débattu. »
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