Législatives sans violences
En dépit des retards dans certains lieux de vote, les élections législatives qui se tenaient le 16 novembre en Guinée-Bissau ont été jugées « justes, libres et transparentes » par les observateurs internationaux présents lors du scrutin. Avec un taux de participation estimé entre 70 % et 80 %, les électeurs bissauguinéens (593 000 inscrits) se sont rendus aux urnes pour renouveler une Chambre de 100 députés à choisir parmi 575 candidats. Annoncés pour le 22 novembre, les résultats définitifs se sont fait attendre, compte tenu des nombreuses réclamations déposées, dont celles du Parti de la rénovation sociale (PRS) de Kumba Yala.
Revenu de son exil marocain pour participer à la campagne électorale (voir J.A. n° 2496), l’opposant au bonnet rouge n’a rien perdu de sa verve légendaire. Dans les derniers jours de campagne, il n’a pas hésité à accuser le président João Bernardo Nino Vieira de trafic de drogue, puis à le qualifier de « Hitler de la Guinée-Bissau »… Outre le PRS, trois autres partis devraient dominer la nouvelle Assemblée : le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir) de Carlos Gomes Junior, le Parti républicain indépendant pour le développement (PRID) de Aristides Gomes, et le Parti pour le développement, la démocratie et la citoyenneté (Padec), de l’ex-Premier ministre Francisco Fadul.
Reste que si le PAIGC ne remporte pas, comme il le souhaite, la majorité absolue des sièges, la formation d’un gouvernement stable risque d’être problématique. Une solution de compromis pourrait toutefois se construire autour d’un outsider, qui pourrait être la présidente de l’Union patriotique guinéenne (UPG), Francisca Vaz Tupin, seule femme candidate au poste de Premier ministre.
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