mauritanie : politique et polémiques
Quelques mois après son élection à la tête de la Mauritanie, en mars 2007, Sidi Ould Cheikh Abdallahi a fait construire une petite mosquée dans l’enceinte du palais présidentiel. A priori, rien de plus normal dans une République islamique. Mais la décision du chef de l’État a donné lieu à une vague de critiques. Un président, si religieux soit-il – « Sidi », réputé très pieux, appartient à une tribu maraboutique –, ne doit pas afficher sa foi ainsi ; il doit préserver la religion de toute connotation politique, pouvait-on entendre dans les salons de Nouakchott. C’était plus simple que de se rendre à la grande mosquée avec un service d’ordre, se justifiait de son côté l’intéressé.
Si le caractère islamique de la République est inscrit dans la Constitution, une partie des Mauritaniens refusent toute idée d’une utilisation politique de l’islam et considèrent que, s’il est la base de l’organisation sociale, sa pratique est une affaire individuelle, voire intime. Après des années d’interdiction, un parti « à référentiel islamique », le Rassemblement national pour le renouveau et le développement (RNRD), a néanmoins été autorisé en août 2007. Une décision qui, encore aujourd’hui, est loin de faire l’unanimité. Ses détracteurs redoutent une dérive vers l’islamisme. Si une élection présidentielle devait se tenir bientôt – pour mettre fin à la crise née du renversement, en août dernier, de Sidi Ould Cheikh Abdallahi –, la candidature du chef du RNRD, Jemil Ould Mansour, alimentera sûrement la polémique.
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