Le star system des téléprédicateurs

Publié le 2 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Le télé-évangélisme à l’américaine a fait des émules de Casablanca à La Mecque. Le cheikh égyptien Shaarawi a été le premier. Considéré par ses adeptes comme un véritable saint, il présentait dans les années 1990 une émission religieuse hebdomadaire dont le concept a été depuis amplement exploité.

Amr Khaled, élu en 2006 par le New York Times le téléprédicateur musulman le plus célèbre et le plus influent du monde, est, selon le journal, une « véritable rock star de l’islam ». Charismatique et moderne, « Amro », comme on l’appelle, lance en 1998 son premier talk-show télévisé sur la chaîne saoudienne Iqraa et atteint des records d’audience. S’inspirant précisément des prêches des évangélistes américains, il s’adresse avec ferveur en arabe dialectal. Aujourd’hui installé à Londres, Amr Khaled anime encore de nombreuses émissions où il appelle les musulmans à sortir de la pauvreté, affirmant qu’un bon musulman est un musulman riche.

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Ce discours décomplexé, Khaled el-Guendi l’a repris à son compte. Affichant un look moderne et bling-bling, cet Égyptien de 40 ans anime une émission sur Orbit, chaîne privée égyptienne par satellite. Les deux heures d’émission en direct ne suffisent pas au cheikh star pour répondre aux milliers de questions qui lui sont adressées.

À la tête d’entreprises florissantes, ces prédicateurs tirent le meilleur parti de leur notoriété. Le cheikh qatari Youssef al-Qaradawi, président de l’Union internationale des savants musulmans et formé à l’université égyptienne Al-Azhar, anime chaque dimanche sur Al-Jazira l’émission Ach-Chariâ wal-Hayat (« La charia et la vie »), qui réunit près de dix millions de téléspectateurs. Auteur de cassettes audio et vidéo, mais aussi de livres – dont le plus célèbre est Le Licite et l’Illicite –, il a amassé une fortune colossale.

Ces oulémas ont une telle portée que les pouvoirs publics les ont parfois sollicités. En 2005, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a reçu le cheikh Al-Qaradawi, qui a appelé « au nom de l’islam, de la sunna et du Prophète » les djihadistes à déposer les armes. Le Sunday Times affirme également que Tony Blair a fait appel en 2004 à Amr Khaled pour aborder les questions touchant à la communauté musulmane en Grande-Bretagne.

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