Quand la France s’ouvre au monde

Alors que le Renaudot récompense le Franco-Guinéen Tierno Monénembo, le Goncourt a été décerné, le 10 novembre, à l’écrivain d’origine afghane Atiq Rahimi.

Publié le 1 décembre 2008 Lecture : 1 minute.

Un vent du grand large a soufflé cette année sur les deux principaux prix littéraires français, le Goncourt et le Renaudot, qui ont été décernés, le 10 novembre, à des écrivains extérieurs au sérail franco-français. Le prix Goncourt a été attribué au Français d’origine afghane Atiq Rahimi, pour son roman Syngué Sabour (« Pierre de patience »)* et le Renaudot au Français d’origine guinéenne Tierno Monénembo pour son neuvième roman, Le Roi de Kahel (voir pp. 20-21).

Les jurés du Goncourt ont bouclé l’affaire en un temps record, choisissant leur lauréat dès le deuxième tour de scrutin par un vote sans appel de sept voix pour Rahimi contre trois à son concurrent Michel Le Bris (La Beauté du monde). Ce dernier, fondateur du festival Étonnants Voyageurs, est également la tête pensante du mouvement pour une meilleure reconnaissance institutionnelle des talents littéraires francophones.

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Auteur de deux romans poétiques et denses sur les effets psychiques de la guerre, l’Afghan Rahimi livre avec Syngué Sabour son premier roman écrit directement en français, un très beau récit d’amour insatisfait et de violences conjugales sur fond de guerre, de dévastation et de faim.

Quelque part en Afghanistan, dans une maison qui tient encore debout au milieu d’un village en ruines, une jeune femme soigne son mari, réduit à un état végétatif par une blessure de guerre. C’est dans le huis clos de la chambre de l’agonisant, entre un présent fait d’attente et un passé évoqué par son épouse avec un sentiment croissant de libération, que se déroule l’action de ce roman. Cette dernière, victime, des années durant, de mépris et d’humiliations, profite de l’immobilité de son mari pour lui dire sa révolte contre sa condition féminine, mais aussi ses désirs les plus secrets. À travers ce monologue cathartique, Atiq Rahimi nous fait entendre la voix de son pays prisonnier de ses traditions et de ses injustices.

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