Imbéciles de tous les pays…
Publié le 1 décembre 2008 Lecture : 1 minute.
La victoire de Barack Obama et les réactions enthousiastes qu’elle a suscitées dans le monde entier ne doivent pas faire illusion : il reste des irréductibles à qui l’élection d’un Noir à la tête de l’hyperpuissance américaine donne des boutons.
En Russie, les médias, qui détestent John McCain en raison de ses activités subversives aux marges de l’empire (au Kirghizistan, notamment), ont soutenu Obama mais en précisant systématiquement qu’il était le candidat non pas démocrate, mais noir – insistance évidemment suspecte. En Italie, Silvio Berlusconi y est allé de sa rituelle pitrerie : à l’issue d’entretiens, à Moscou, avec Dmitri Medvedev, il s’est réjoui que le président américain élu soit « jeune, beau et… bronzé ». En Pologne, un certain Artur Gorski, député du très conservateur parti de l’ancien Premier ministre Jaroslav Kaczynski, a estimé que l’élection d’Obama, ce « crypto-communiste », devait « réjouir Al-Qaïda » et marquait en tout cas « la fin de la civilisation de l’homme blanc ».
Même aux États-Unis, il s’est trouvé un parlementaire républicain (Paul Broun, de Géorgie) pour estimer que le projet d’Obama de créer un corps de réserve civile qui prendrait en charge diverses opérations de reconstruction visait en réalité à mettre en place une « dictature marxiste ou fasciste ». Comme aurait pu l’écrire le premier des marxistes, justement : « Imbéciles de tous les pays, unissez-vous ! »
