L’inquiétant Monsieur Klaus
Le très nationaliste chef de l’État tchèque déteste l’UE. Par malheur, il la présidera à partir du 1er janvier 2009.
La présidence tchèque du Conseil de l’Union européenne, à partir du 1er janvier 2009, s’annonce sous d’inquiétants auspices. Vaclav Klaus (67 ans), l’homme appelé à remplacer pour six mois l’hyperactif Nicolas Sarkozy, est en effet un eurosceptique notoire, voire, comme il le dit lui-même, un « dissident de l’Europe », qui refuse par avance de hisser le drapeau de l’UE sur le château de Prague, sa résidence. « La République tchèque n’est pas une province de l’Union », estime-t-il.
Klaus a tout fait pour empêcher la ratification par son pays du traité de Lisbonne sur la Constitution européenne avant sa prochaine prise de fonctions et, lors d’un récent voyage en Irlande, pays qui, en juin, a répondu non à un référendum sur ce point, s’est efforcé d’envenimer la situation, participant notamment à un dîner avec l’homme d’affaires Declan Ganley, chef de file des « nonistes » locaux.
À l’heure où la crise financière impose une harmonisation des politiques européennes, beaucoup redoutent que les six mois de présidence tchèque ne constituent, dans le meilleur des cas, une fatale perte de temps. D’où l’idée soit de prolonger la présidence française, soit de convaincre la Tchéquie de passer son tour, soit de placer le président sous la tutelle de l’Eurogroup, qui rassemble les ministres de l’Économie et des Finances de la zone euro.
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