Vive l’économie verte !

Lancement d’une institution onusienne pour la sauvegarde de la diversité biologique et des systèmes écologiques dans le monde.

Publié le 1 décembre 2008 Lecture : 3 minutes.

Dans le combat sans fin qu’il mène contre la dégradation de la nature, le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), dont le siège est à Nairobi, au Kenya, a remporté un succès qualifié d’historique par les trois cents experts et délégués gouvernementaux réunis à Putrajaya, en Malaisie, du 10 au 12 novembre. Directeur exécutif du Pnue, l’Allemand Achim Steiner a obtenu le feu vert pour créer une nouvelle institution qui sera le maillon actuellement manquant dans la chaîne de préservation de la planète. Après le climat, le tour viendra bientôt de la protection des sols et des forêts, de la végétation et des espèces animales.

Si le changement climatique est devenu une réalité incontestable, tel n’est pas le cas en effet des autres dangers qui menacent la faune et la flore. Chacun sait que le gaz carbonique et autres fluides nocifs émis (notamment) par les industries lourdes et les moteurs à essence ont endommagé la couche d’ozone qui protège la terre des rayons du soleil. Les scientifiques en ont apporté la preuve, et les décideurs politiques se sont résolus à réduire les quantités de gaz émises par leurs pays respectifs. De nouvelles normes ont été fixées, et un mécanisme international mis en place afin de pénaliser les pollueurs en cas d’infraction. Les pays pauvres bénéficient de ce système grâce aux dons qu’ils reçoivent pour mettre en œuvre des projets – plantation d’arbres, par exemple – permettant d’éliminer du gaz carbonique.

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Un tel mécanisme n’existe pas encore pour lutter contre les atteintes à la diversité biologique (plantes, animaux, insectes, micro-organismes) et aux systèmes écologiques (bassins fluviaux et leur habitat, zones de pêche, parcs naturels, etc.). Une centaine de conventions et de traités en ce sens ont bien été conclus depuis 1992, mais les actions concrètes se font attendre. Des tonnes de documents scientifiques ont été produites par les chercheurs, mais l’opinion internationale n’a toujours pas pris conscience de l’ampleur des dangers. Pis, les autorités politiques se montrent incapables de prendre des décisions « globales » comme elles l’avaient fait en faveur du climat. Il n’existe pas de « pont » entre les scientifiques et les politiques.

C’est pour remédier à cette carence que le Pnue a été chargé, au mois de mai dernier, d’élaborer l’esquisse d’une « plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services rendus par les écosystèmes » (IPBES, en anglais) et de réunir dans cette perspective des représentants des 192 pays membres des Nations unies.

La Malaisie a été la plus prompte à répondre à la demande d’Achim Steiner en accueillant ladite réunion au Putrajaya International Convention Centre, dans la nouvelle capitale administrative du pays, à 25 km au sud de Kuala Lumpur. « Cette plate-forme est d’une importance capitale pour l’Afrique, qui est l’un des continents les plus riches en biodiversité, mais dont la valorisation économique est très faible », explique Ibrahim Thiaw, un spécialiste mauritanien des forêts, par ailleurs directeur au Pnue.

Pour Valérie Pécresse, la ministre française de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, « la biodiversité est inséparable des problèmes de croissance économique et de développement. Il est temps d’agir ensemble pour préserver l’infinie richesse de notre planète en se donnant un outil scientifique crédible et indépendant dont nous avons besoin pour prendre rapidement les bonnes décisions. C’est pourquoi la France propose d’accueillir le secrétariat du futur IPBES, à Paris, au musée de l’Homme. »

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Auparavant, Achim Steiner devra soumettre au prochain conseil d’administration du Pnue, à Nairobi (18-20 février 2009), l’ossature d’« une institution qui favorisera l’émergence d’une économie verte, une sorte de New Deal entre l’homme et la nature ».

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