À quand 10 % de chômeurs ?

Publié le 1 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

La destruction des emplois, c’est la grande peur de Barack Obama. L’augmentation du nombre des travailleurs privés d’emploi prend peu à peu un rythme infernal qui pourrait rapprocher le taux de chômage américain des plus mauvais taux européens. Certains centres de recherche annoncent même que le cap des 10 % de chômeurs sera atteint à la fin de 2009. Quand on connaît la médiocrité – et la brièveté ! – des indemnités versées aux chômeurs américains, on ne peut que redouter que la crise s’éternise, faute de pouvoir d’achat suffisant dans la classe moyenne pour relancer la machine économique.

Car la situation du marché du travail est la pire depuis quatorze ans. 10,2 millions de personnes sont inscrites comme demandeurs d’emploi. Pour le seul mois d’octobre, 240 000 emplois ont été supprimés dans la finance, l’automobile, les compagnies aériennes, la logistique et même le commerce. Depuis le début de l’année, 1,2 million d’emplois ont été détruits, et le taux de chômage atteint 6,6 %, contre 4,1 % il y a un an et demi.

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Lors de sa première conférence de presse, le 7 novembre, le président élu a laissé entendre que l’emploi serait la première de ses préoccupations. Son objectif est évidemment de réussir coûte que coûte à maintenir la consommation, alors que celle-ci est en train de s’effondrer. Comme il l’a promis pendant sa campagne électorale, la couverture chômage en vigueur va être améliorée. Et des mesures seront prises en faveur des petites et moyennes entreprises, premier vivier d’emplois.

Le 10 novembre, Obama a demandé à George W. Bush, qu’il a rencontré à la Maison Blanche, un plan en bonne et due forme pour l’automobile, « colonne vertébrale » de l’industrie américaine selon lui, qui représente 4,5 millions d’emplois, soit 2,9 % du total américain. Mais le président sortant se fait tirer l’oreille. En bon républicain qu’il est, il rechigne à subventionner les « canards boiteux ». Tout au plus est-il prêt à accélérer la mise en œuvre du prêt préférentiel de 25 milliards de dollars déjà décidé par son administration.

General Motors et Ford plaident auprès de l’équipe de transition d’Obama pour une aide supplémentaire d’au moins 25 milliards de dollars, sans laquelle, disent-ils, un dépôt de bilan sera inévitable dans un délai de six à douze mois. Une horreur industrielle et sociale.

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