On aura tout vu !

Publié le 1 décembre 2008 Lecture : 1 minute.

Le souverain saoudien ­Abdallah Ibn Abdelaziz a réussi son pari : organiser un Sommet mondial sur le dialogue interreligieux. La rencontre s’est tenue les 12 et 13 novembre, dans l’enceinte du siège de l’ONU, à New York. Sont intervenus l’Américain George W. Bush, le Britannique Gordon Brown, les Israéliens Shimon Pérès et Tzipi Livni, l’Afghan Hamid Karzaï, la Philippine Gloria Arroyo et bien d’autres encore. Le cardinal Jean-Louis Tauran, chargé du dialogue interreligieux au Vatican, a représenté le pape Benoît XVI.

Lancé en 2006 à l’initiative du roi Abdallah, le dialogue s’est ouvert à La Mecque et n’a ­concerné dans un premier temps que les différentes représentations de l’islam, essentiellement sunnites et chiites, afin de donner plus de légitimité à l’initiative saoudienne, qui vise à améliorer l’image du royaume, plutôt trouble ­depuis les attaques du 11 ­Septembre (17 des 19 pirates de l’air étaient saoudiens). L’idée de gommer la triste réputation de modèle d’intolérance religieuse que traîne la monarchie saoudienne est sans doute louable, mais elle se heurte à une dure réalité : le socle sur lequel repose la légitimité des Saoud, la dynastie régnante, est le wahhabisme, l’école juridique musulmane la plus sectaire. Toutefois, la controverse n’est pas tant née de l’intolérance manifeste de celui qui appelle aujourd’hui au dialogue entre les religions et les civilisations que des arrière-pensées politiques qui la sous-tendent. « Pérès n’est pas grand rabbin, Bush n’est pas le pape, pas plus que Livni n’est chef de département à l’université hébraïque », dénonce un éditorialiste arabe dans un pamphlet qui assimile le dialogue interreligieux du roi Abdallah à une « normalisation rampante avec Israël ».

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