le dilemme d’Abdelouahed Radi
À peine sortie d’une grave crise, l’USFP risque de connaître de nouveaux remous. Abdelouahed Radi, son premier secrétaire, s’était engagé publiquement, lors de la première phase du 8e congrès réuni à Bouznika, en juin, à démissionner de son poste de ministre de la Justice s’il était élu pour se consacrer entièrement à la direction du parti. En outre, il avait également annoncé que ce mandat ne dépasserait pas deux ans. Ce double engagement, qui a favorisé, voire conditionné le choix du leader, semble abandonné. À Skhirat, Radi n’a plus évoqué le mandat limité ni sa démission du gouvernement, se contentant de répéter qu’il entendait « se consacrer totalement au parti ». À un journaliste qui l’interrogeait sur son retrait du gouvernement, il a réagi, contrairement à sa disponibilité coutumière, avec humeur en le rabrouant : « Ce n’est pas ton affaire ! » Le premier secrétaire se dit « perplexe ». Il explique que « les camarades estiment qu’il ne devrait pas quitter le gouvernement car il y affaiblirait encore plus la représentation de l’USFP. On verra donc le moment venu. De toute façon, conclut-il, c’est le roi qui décidera. »
Si le refus du cumul du leadership du parti et d’un ministère a pris une telle charge à la fois symbolique et politique parmi les socialistes, c’est à cause de « l’affaire Elyazghi ». Ce dernier, pour avoir préféré occuper une fonction ministérielle plutôt que de s’occuper d’un parti en crise, avait été écarté sans ménagement. À cet égard, Abdelouahed Radi, en ne démissionnant pas comme il s’y était engagé, refait la même erreur qu’Elyazghi. Interrogés, la plupart de ses collègues au Bureau politique, et particulièrement ses anciens concurrents, « n’imaginent pas qu’il puisse rester au gouvernement ». S’il le faisait, les réactions risqueraient d’être vives.
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