Bakassi, le problème reste entier
La libération des otages ne résout pas la question de la sécurité dans la péninsule.
Tout le monde est finalement sorti gagnant de la libération, le 11 novembre dernier, des dix otages que le groupe rebelle Bakassi Freedom Fighters (BFF) détenait à proximité de la frontière nigériane : les autorités camerounaises, qui avaient, quatre jours plus tôt, engagé des négociations avec les ravisseurs ; la partie française, dont les sept ressortissants sont sains et saufs ; et même les rebelles du BFF, qui ont obtenu, en retour, l’élargissement de treize pêcheurs originaires de Bakassi arrêtés en raison « de problèmes de papiers d’identité ». Tout cela sans qu’aucune rançon, assure-t-on à Paris comme à Yaoundé, ne soit versée.
La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a remercié le président Biya de son intervention. Ce dernier, en recevant brièvement les ex-otages peu avant leur envol pour l’Hexagone, s’est réjoui de la confiance accordée au Cameroun par les pays d’origine des captifs (Tunisie, Sénégal, France), en même temps qu’il promettait un redéploiement des forces dans la péninsule.
L’affaire a débuté dans la nuit du 30 octobre dernier, lorsqu’un groupe inconnu a capturé, en pleine nuit, dix salariés du groupe Bourbon intervenant sur un champ pétrolier opéré par Total dans la zone maritime jouxtant Bakassi. Les ravisseurs ont fait monter la pression en menaçant, d’abord, de tuer tous les otages. Le président Biya, absent du pays, a dû précipiter son retour et diriger personnellement les négociations, avec l’aide d’experts dépêchés par Paris. Les revendications des BFF sont cependant demeurées floues jusqu’à la fin. Ce qui ne laisse guère augurer d’un retour durable de la paix dans cette région. Le commandant Ebi Dari, chef présumé des preneurs d’otages, affirme qu’il a l’intention de « continuer à attaquer jusqu’à ce qu’un dialogue franc s’ouvre avec Yaoundé ».
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