Des stades sous 
haute surveillance

La Fédération internationale de football épingle les villes dont les équipements sportifs posent des problèmes de sécurité. Et menace de les priver de compétitions.

Publié le 1 décembre 2008 Lecture : 3 minutes.

La Fédération internationale de football (Fifa) hausse le ton. La longue tournée d’inspection des stades africains entamée en 2006 s’est achevée sur un constat : les manquements aux règles internationales, notamment en matière de sécurité, sont trop nombreux. Alors que les sélections nationales entamaient en juin les éliminatoires jumelées de la Coupe du monde et de la CAN 2010, plusieurs stades qui devaient accueillir des matchs officiels se sont retrouvés sous la menace d’une suspension.

« Ces visites ont concerné tous les pays africains, à l’exception de la Somalie, où la situation politique est instable, et de l’Afrique du Sud, qui bénéficie d’un traitement particulier puisqu’elle va organiser la prochaine Coupe du monde », explique Alain Leiblang, chargé de communication à la Fifa. â

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Les experts de la Fédération internationale, guidés sur place par des représentants locaux, ont épinglé dix-sept stades, tous situés en Afrique subsaharienne (voir la liste ci-contre). Quelques-uns ont échappé à l’infamie faute d’avoir pu être inspectés, comme le stade de Mahamasina à Antananarivo, celui de Kégué à Lomé et le National à N’Djamena. Le premier à cause d’une suspension provisoire de la fédération malgache, qui a entraîné l’annulation de l’inspection, le deuxième à la suite d’une fermeture pour cause d’incident et le troisième en raison de la situation politique du pays.

La Fifa exige en effet qu’un minimum de critères soient respectés, en particulier sur les vestiaires, les tribunes de presse, les zones mixtes, et plus largement les normes de sécurité. « Certains stades sont plus surveillés que d’autres. Les pays épinglés disposent de délais pour procéder à la mise aux normes. Ceux qualifiés pour le troisième tour des éliminatoires de la Coupe du monde doivent nous faire savoir d’ici à la fin d’octobre s’ils ont bien respecté le cahier des charges. Tous les manquements ne sont pas assortis d’un arrêt des matchs internationaux. Cela dépend en fait de la nature des problèmes. Nous sommes par exemple de plus en plus stricts sur certains aspects comme la sécurité des spectateurs, des joueurs et des officiels, ou l’état des pelouses », poursuit Alain Leiblang.

Les infrastructures les plus délaissées sont bien sûr celles des pays les plus pauvres du continent. Cependant, souligne-t-on à la Fédération internationale, « quand une nation organise une compétition placée sous l’égide de la Confédération africaine de football [CAF] ou de la Fifa, cela lui permet d’améliorer ses équipements et de rattraper son retard. Aussi bien au niveau des installations sportives que des structures hôtelières ou des télécommunications. » Cela a notamment été le cas pour le Burkina, le Mali et le Ghana, respectivement organisateurs de la CAN en 1998, 2002 et 2008.

Concernant l’Afrique du Sud, qui doit accueillir la Coupe du monde en 2010, la Fifa s’efforce de se montrer rassurante : « Nous multiplions les inspections des installations sur place et nous avons ouvert en 2006 un bureau à Johannesburg afin de travailler en parfaite symbiose avec le Comité d’organisation local. Des experts sont chargés par la Fifa de veiller à ce que les dates de remise en état des stades soient conformes au cahier des charges », explique Leiblang. Malgré les interrogations récurrentes sur la capacité du pays à accueillir un tel événement et l’évocation d’un « plan B » par le président Joseph Blatter en personne, les autorités locales continuent d’afficher leur optimisme.

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Les coûts de construction des cinq stades de province – Port Elizabeth, Le Cap, Polokwane, Nelspruit et Durban – sont passés entre 2004 et 2008 de 660 millions à 820 millions d’euros. Les officiels sud-africains assurent cependant que tous les stades seront livrés en temps et en heure. Pourtant, le stade Nelson-Mandela, à Port Elizabeth, pourrait ne pas être prêt pour accueillir des matchs de la Coupe des confédérations 2009, comme cela était initialement prévu.

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