L’islamisme tisse sa Toile
Publié le 1 décembre 2008 Lecture : 1 minute.
La propagande islamiste sur Internet prospère : c’est ce que montre une étude réalisée par Walter Akmouche et Henri Hemery, chercheurs à l’Institut national des hautes études de sécurité, un organisme dépendant du ministère français de l’Intérieur. Entre novembre 2003 et avril 2006, le site www.albasrah.net, qui soutient la résistance irakienne, a enregistré près de deux cents connexions par jour depuis la France. Laquelle se place en cinquième position des pays consultant ce site, devant l’Égypte et l’Arabie saoudite.
Les propagandistes du djihad maîtrisent de mieux en mieux l’outil Internet, n’hésitent plus à s’offrir les services d’agences de communication réputées comme Al Sahab, ex-metteur en scène des discours de Ben Laden, et usent de techniques marketing « pointues » comme le « Web contributif ». Dans une vidéo diffusée sur Internet au mois d’avril, on voyait Aymen Zawahiri, le numéro deux d’Al-Qaïda, « chatter » avec des internautes, preuve que les Occidentaux sont pour l’instant incapables de le repérer. Friands de technologies et de contacts sur les réseaux sociaux, les jeunes Européens, issus ou non de l’immigration, constituent une cible facile. Comme ils ne maîtrisent généralement pas l’arabe, les sites qui leur sont destinés sont traduits en français ou en anglais. Les deux chercheurs sont convaincus que le danger est encore sous-estimé. Car les sites extrémistes ne se contentent pas d’invectives ou d’appels à rallier la « Cause », certains proposent une formation à la guérilla ou à la fabrication de bombes artisanales.
Si ces sites sont de plus en plus difficiles à repérer, c’est que les djihadistes prennent soin de camoufler leur message derrière des photos ou des algorithmes « qu’il faut parfois neuf jours pour casser ». Même quand ils parviennent à les identifier, les policiers s’abstiennent souvent de les fermer : ils constituent évidemment des sources d’information privilégiées.
