So British !

Follett, McEwan, Lodge… Maîtres du roman à suspense ou de la satire sociale, les Britanniques enchaînent les succès.

Publié le 30 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

D’Agatha Christie à Ruth Rendell et à P.D. James, les Britanniques passent à juste titre pour les maîtres du roman à suspense. Et l’engouement pour ce type d’écrivains ne se dément pas en France. Dans les palmarès des ventes actuelles, l’un d’entre eux, d’ailleurs, caracole en tête : Ken Follett, le spécialiste du thriller politique, dont le dernier titre, Un monde sans fin (Robert Laffont), s’est déjà vendu à près de 4 millions d’exemplaires à travers le monde. Le succès du polar ne doit cependant pas occulter celui d’ouvrages plus ambitieux sur le plan littéraire. Tel est le cas du « dernier » John Le Carré, Un homme très recherché (Le Seuil) : roman d’espionnage, certes, mais aussi magistrale réflexion sur la guerre contre le terrorisme.

Sans parler de la production des auteurs originaires de l’ancien Empire (Salman Rushdie, Ben Okri, Zadie Smith, Monica Ali…), les livres de William Boyd, Martin Amis, Jonathan Coe ou encore Julian Barnes sont attendus avec impatience par le lectorat de l’Hexagone. Deux autres figures du roman satirique typiquement anglais sont aujourd’hui sur les listes des best-sellers. Ian McEwan, révélé avec L’Enfant volé (prix Femina étranger en 1993), avant de recevoir le Booker Prize en 1998 pour Amsterdam, est de retour avec un roman surprenant. Sur la plage de Chesil (Gallimard) raconte par le menu la nuit de noces de deux étudiants au début des années 1960. Le bonheur leur semble promis, sauf que Florence, la jeune mariée, est rétive à toute idée de relation sexuelle. Leur première étreinte sera un fiasco et le couple se dissoudra sur-le-champ. Cette histoire triste narrée de façon très élégante sert de prétexte à McEwan pour revenir aux inhibitions qui, il y a peu encore, entravaient l’épanouissement des individus dans les sociétés occidentales.

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David Lodge, lui, s’est fait connaître par des romans désopilants (Un tout petit monde, Jeu de société…) sur les milieux universitaires et intellectuels anglo-saxons. La Vie en sourdine (Rivages), son nouveau livre, met en scène un linguiste à la retraite, Desmond, souffrant de surdité. Ce handicap est source de nombreux quiproquos. L’un d’entre eux le mettra en relation involontaire avec une étudiante américaine séduisante mais mentalement perturbée. S’inspirant de sa propre expérience de malentendant, David Lodge excelle une fois encore à relater avec malice les turpitudes, grandes et petites, de la vie quotidienne.

À la différence des Français, obnubilés par leur ego, les Britanniques aiment ainsi à dépeindre leur société pour en brocarder, quand il le faut, les travers et les ridicules. Avec un sens de la dérision inégalable. Et quand on aborde les questions graves d’une plume légère, on ne peut faire que de la bonne littérature…

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